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Les pyramides (Egypte)

06 Novembre 2009

La périphérie du Caire: Gizeh !

Évidemment, nous ne pouvions quitter l’Égypte sans une visite des pyramides, fantasme de tous les Indiana Jones en herbe. La première surprise, en arrivant, c’est la proximité du site avec le Caire. Sans aucun doute, beaucoup d’entre nous sont frappés car habitués à voir les pyramides filmées ou photographiées sous leur meilleur jour, c’est-à-dire en évitant bien de mettre la ville brumeuse en arrière-plan et en privilégiant la photo sur fond de désert.

Pour commencer, quelques chiffres : Chéops, 148 mètres de haut à l’origine, 230 mètres de côté et 2,3 millions de blocs de pierre environ pour un poids moyen de chaque bloc de 2,5 tonnes, le tout réparti sur 201 niveaux. Khephren, 136 mètres de haut et Mykérinos, 66 mètres de haut comportant un bloc de 290 tonnes. Si on met bout à bout tous les blocs composant les trois pyramides, on peut entourer la France d’une muraille de trois mètres de hauteur.

Chéops, Khephren et Mykérinos sont certes massives mais élancées, élégantes. Leur nonchalance acquise à travers les siècles les a rendues sans doute encore plus magnifiques. Jadis, chacune était recouverte de plaques de calcaire qui, reflétant la lumière du soleil, dissimulaient aux yeux des pillards l’entrée de l’édifice. Au sommet, un pyramidion en or devait briller de mille feux. Tout cela a aujourd’hui disparu. Pilleurs, maçons, … chacun s’est servi sans vergogne, transformant la grande nécropole de Gizeh en vaste carrière de pierres. Seules demeurent les pyramides grandes et petites. Dromos, mastabas, temples funéraires et autres palais ont été arasés. Heureusement, l’opiniâtreté des archéologues a fait des merveilles. En 1818, un aventurier du nom de Giovanni Belzoni trouva l’entrée de la pyramide de Khephren ouvrant ainsi une voie à la compréhension des rites funéraires Égyptiens. En 1926, la tombe de la reine Hetephérès, mère de Chéops est découverte… intacte. En 1954, deux grandes fosses parfaitement dissimulées livrent chacune une barque solaire sous la forme d’un astucieux puzzle géant de 1224 pièces. Celle exposée au pied de la pyramide de Chéops aura nécessité dix ans de travail et de réflexion. Bien des mystères planent encore sur le plateau de Gizeh.

Découvrira-t-on jamais la fameuse chambre secrète de la grande pyramide ?
Percevra-t-on un jour l’énigme du Sphinx, son sens ?
Sous les interrogations, le sable et sous le sable… mystère !

On peut toujours se rabattre sur des explications plus ou moins humoristiques à défaut d’être crédibles..

Abou Simbel (Egypte)

05 Novembre 2009

Le temple le plus mystérieux de l'Égypte antique sauvé des eaux.

Après avoir laissé derrière nous le bateau et le Nil, c’est en bus que notre voyage se poursuit. Plusieurs heures de traversée du désert sont nécessaires depuis le barrage d’Assouan pour parcourir les 270 km jusqu’à Abou Simbel.

Temple nubien, Abou Simbel n’est pas qu’un simple bâtiment mais une œuvre sculpturale monumentale taillée directement dans le roc, à l’origine dans la colline sacrée de Méha.

Le bâtiment est à peu de choses près aussi long que Notre Dame de Paris, soit 49 mètres. A l’extérieur, 4 statues colossales de 20 mètres de haut sont taillées d’un seul bloc dans la pierre. Fidèle aux constructions des temples de l’époque, le bâtiment se compose de deux salles à piliers, d’un vestibule et d’un sanctuaire. Les pièces annexes étaient plutôt destinées à recevoir les offrandes, certains rituels…

Les colonnes de la première salle sont ornées de statues. Sur les murs, on trouve des bas-reliefs décrivant des hauts faits de la vie du pharaon tel la bataille de Qadesh ou d’autres non nommées, ainsi que des scènes rituelles où Ramsès II est représenté en compagnie des divinités Ptah, Ré, Amon. On retrouve des statues de ces dieux dans le sanctuaire dans le fond du temple, taillées elles aussi dans le roc.

Le goût de la mise en scène de l’époque fit en sorte que la méthode de construction permet à la lumière du soleil de venir frapper les représentations de Ramsès II, Ré et Amon deux fois par an, vers le 20 février et le 20 octobre, en laissant dans l’ombre Ptah.

L’entrée du temple d’Abou SImbel fut découverte le premier août 1817 par Giovanni Belzoni après trois semaines de déblaiement. Ce n’est qu’en 1818 que l’inventaire complet sera fait par l’anglais William Banfes et le français Louis Linant. Ce n’est qu’à partir de 1832 que l’on a pu déchiffrer le nom du pharaon qui l’avait fait bâtir : Ramsès II.

A Abou Simbel, taillé dans le roc à l’origine dans les collines sacrées d’Ibshek, le petit temple d’Hathor est connecté à l’épouse de Ramsès II, Néfertari, divinisée sous la forme de la déesse vache. Sur la façade, deux statues colossales de la reine sont encadrées par quatre autres, représentant son époux.

Cette fois, c’est en avion que nous continuons notre voyage, direction Le Caire.

Le temple de Philae (Egypte)

04 Novembre 2009

Le temple d'Isis, femme amoureuse.

Nous sommes arrivés au bout du parcours en bateau. Le barrage qui se dresse un peu plus loin est infranchissable. C’est donc en bus que nous ferons l’excursion suivante.

Le barrage d’Assouan est le plus important barrage hydroélectrique du monde achevé en 1970. Avant sa construction, le Nil inondait encore les plaines fertiles de la vallée de toutes les eaux qui affluaient d’Afrique de l’Est. Ces inondations importantes rendaient le sol fertile mais l’augmentation de la population a nécessité un meilleur contrôle des eaux afin d’éviter, les années de grandes crues, la perte des récoltes. En même temps, ce projet permettrait de produire l’électricité nécessaire au pays. Sa construction pharaonique par 36000 travailleurs a duré 11 ans.

Le manque d’étude approfondie a créé quelques problèmes écologiques insolubles comme le développement de parasites, l’érosion accrue et l’apport de limon déséquilibré, moins de fertilisation des sols, des problèmes pour la faune et la flore, une évaporation accrue et un gaspillage intensif par les agriculteurs. Les vestiges ont également été impactés. Pour deux monuments déplacés (Philae et Abou Simbel) quantité d’autres ont été submergés. Une civilisation a également quasiment disparu, les Nubiens dont les terres ont été noyées se sont disséminés dans le monde et leur héritage culturel aussi.

Philae est une île submergée en 1970 par la hausse du niveau du lac de retenue de l’ancien barrage d’Assouan suite à la construction du haut barrage. Sauvé des eaux dans les années 1970, le temple de Philae est un navire en partance pour l’intemporel. Ses deux pylônes ressemblent aux cheminées d’un paquebot et les colonnes du Mammisi en sont les coursives. Isis, maîtresse des lieux, pleure Osiris, son cher époux enterré sur l’île voisine de Biga. Le culte de cette femme amoureuse, repris par les grecs et les romains comme en témoignent les cartouches des empereurs Auguste, Tibère, Caligula ou Néron et surtout le superbe kiosque de Trajan, sera le dernier à résister à l’évangélisation. Au Ive siècle de notre ère, le temple d’Isis deviendra une église dédiée à Saint Étienne.

Pour en savoir plus, le temple de Philae sur le site Egyptos.

Le village Nubien (Egypte)

04 Novembre 2009

Un petit tour aux abords d'Assouan.

De nombreuses excursions supplémentaires et payantes sont proposées sur le bateau. Toutes ne sont pas forcément intéressantes mais, la visite du village nubien fait partie de celles dont on ne regrette pas le supplément.

Les Nubiens sont un groupe ethnique originaire du nord du Soudan qui habite cette partie de l'Égypte depuis longtemps. Suite aux inondations de leur village après la construction du grand barrage, près de 100 000 nubiens ont été déplacés dans des villages construits pour eux d’Assouan à Kôm Ombo. Souvent peintes à l’intérieur comme à l’extérieur de représentations de bateaux, de symboles, de drapeaux… ces habitations se distinguent des maisons égyptiennes par leur construction en terre et leurs décorations très colorées. Une manière pour eux de perpétuer leurs traditions et leur culture. Deux sites sont à visiter pour découvrir la culture nubienne : les tombeaux des princes nubiens à côté du mausolée de l'Aga Khan et le musée de la Nubie à côté de l'hôtel Old Cataract.

Même si elle est typiquement orientée touristes, la visite est sympathique puisqu’elle commence par un tour en petit bateau d’une vingtaine de places, malheureusement pas en felouque. Nous découvrons le Nil aux abords du barrage d’Assouan. Il est constitué à cet endroit de nombreux petits bras où la faune et la flore se sont richement développées. L’occasion aussi d’approcher de plus près certains bâtiments anciens disposés sur les berges du Nil.

Le premier arrêt nous permet de réaliser l’incontournable cavalcade à dos de dromadaire. C’est évidemment un cliché mais cela n’empêche pas le plaisir de se faire secouer par l’animal et l’amusement de voir chacun plus ou moins à l’aise sur sa monture.

Les paysages qui défilent ensuite pour nous mener au village nubien sont magnifiques. Les eaux du Nil reflètent plantes, dunes de sable, pierres et se parent de couleurs délicieuses. C’est un véritable enchantement. Notre arrivée sur les berges du village ne passe pas inaperçue, nous sommes observés par une dizaine d’enfants et de jeunes gens. Le guide nous conduit à ce qui semble être la maison du chef de village. Nous sommes reçus dans le salon, pièce ouverte protégée du soleil par un paillis. Les murs sont épais et enduits de plâtre coloré en blanc ou de couleurs éclatantes. L'endroit est en tout cas bien adapté à la visite de touristes, de nombreuses places assises sont présentes dans une pièce au milieu de laquelle un bassin accueille un jeune crocodile. Pas question d’y toucher, il est très agressif et ses dents aiguisées ne donnent pas l’envie de le caresser.

Nous nous voyons proposer de prendre une sorte de déjeuner préparé par notre hôtesse nubienne et constitué de produits locaux : du thé et différentes pâtisseries dont certaines à base de miel. Ensuite, la maitresse de maison nous apporte le narguilé. Nous n’avons aucune possibilité d’échanger avec les nubiens, le guide se chargeant de toutes les explications. C'est juste l’occasion en fait de passer un bon moment au calme en découvrant la simplicité et le cadre de vie de ce peuple mais sans en découvrir toute la richesse. Ensuite, après avoir pris quelques photos des autres pièces de la maison, il nous est laissé le loisir de visiter le village.

Le village est constitué de maisons carrées assez basses aux murs en pierres ou en briques enduites de plâtres ou en terre. Elles sont très concentrées et les ruelles sont étroites. Les couleurs sont éclatantes et les portes sont joliment mises en valeur. A quelques exceptions près, les maisons sont en bon état. Peu d’échoppes, juste l’un ou l’autre marchand d’épices de toutes les couleurs présentées en pyramides dans des plats profonds. Une échoppe malheureusement fermée a repris le nom Carrefour. Nous ne rencontrons que peu de personnes dans le village mis à part un enfant espiègle au large sourire.

Nous achevons notre tour avec la visite de la toute petite île Kitchener, paradis tropical appelé l'île aux Fleurs où sont plantées de nombreuses plantes d'Afrique équatoriale, tropicale et d'Asie : sycomores, palmiers, ébéniers, tecks, tamaris. L’île abrite aussi plusieurs espèces d’oiseaux rares. Elle fut offerte à commandant de l'armée d'Égypte, le Lord Kitchener (d’où son nom), pour sa victoire contre le Soudan en 1898.

Lors de notre retour au bateau, nous avons été abordés par des colporteurs en barques. Décidément, tous les moyens sont bons pour nous vendre leur camelote.

Edfou (Egypte)

03 Novembre 2009

Célèbre pour son temple dédié à Horus le grand

A une centaine de kilomètres de Louxor, sur la rive ouest du Nil, la ville d’Edfou, ancienne capitale de l’antique Egypte. Elle doit sa célébrité à son temple dédié à Horus le grand. Ce temple est le mieux conservé de toute l’Egypte à un tel point qu’on pourrait le croire construit tout récemment. Il est aussi le deuxième en taille après Karnac, soit 137 m sur 79m. Sa construction, parallèle au cours du Nil, débuta en 237 avant notre ère, il aura fallu pas moins de deux siècles pour en achever la construction.

Avant même de pénétrer dans les lieux, on est saisi par la beauté des deux faucons de granit noir qui encadrent la porte du premier pylône et qui symbolisent le dieu Horus. Au fur et à mesure que l’on s’avance dans le sanctuaire, les pièces deviennent de plus en plus petites et l’obscurité se fait plus intense. On découvre ainsi la bibliothèque, la salle des offrandes, différentes chambres de culte…

La découverte du petit autel accueillant la barque d’Horus intensifie le sentiment de sacré éprouvé tout au long de la visite du temple.

A l’époque chrétienne, le temple fut transformé en église. Les premiers chrétiens se sont particulièrement acharnés à détruire les pieds et les mains des personnages des bas-reliefs en les martelant.

On peut découvrir une très intéressante description du temple sur cette page.