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Ubud (Bali)

11 Juillet 2010

Entre marchandage et offrandes

L'hôtel Tjampuhan


L'établissement classique Tjampuhan & Spa, construit au niveau du lieu de rencontre de deux rivières, est mythique depuis 1928, année de sa construction pour les hôtes du Prince d’Ubud. Premier hôtel de la colonie d'artistes d'Ubud, cette maison d'hôtes a eu le plaisir d'accueillir des célébrités et des peintres étrangers. Combinant des bungalows de style traditionnel à un établissement de soin thermal, toute la propriété rend hommage au patrimoine artistique d'Ubud et à l'esprit de l'hospitalité balinaise. On est littéralement plongés au cœur d’une vallée où, il y a plusieurs siècles, Rçi Markandya trouva l’inspiration pour achever le « Mother Temple » de Besakih. L’hôtel est situé sur les berges des eaux sacrées de la rivière Tjampuhan.

Ubud, galeries d'art, marché et négociations


Première visite d'Ubud. C'est pas difficile, il n'y a quasiment qu'une rue mais elle est longue. D'abord échanger nos dollars. Yes mister president. Puis un petit tour dans le marché. Ké bazar. On entre dans un véritable zouk. Nathalie nous a dit que les bonnes affaires se fond au fond à gauche, on y va, et on arrive dans une cour pour s'apercevoir qu'il y a encore plus au fond à gauche. On descend dans une sorte de parking souterrain rempli d'échoppes. Les odeurs sont fortes, bonnes, mauvaises, enivrantes au gré des étals. On vend des fruits, des légumes, en plein milieu un warang propose des morceaux de viandes que je ne donnerais sans doute pas à mes chats, plus loin des épices, des pâtisseries, de l'encens, de la viande. une vieille vend ses poissons étalés sur les marches d'un escalier de béton, une autre coupe dans un cochon bien entamé. On achète des pâtisseries. On découvrira plus tard que certaines sont dédiées aux offrandes et ne sont pas mangeables, on les a offertes dans le temple. Et on négocie l'achat d'encens. Alors, trois sacs d'environ 200 bâtons. Premier prix proposé par la vendeuse, 900 000 rupiahs (Calcule hein, on t'a déjà dit qu'il faut diviser par 11000). On dit non et elle dit "Donne un prix" Et voilà, c'est le jeu. Tout, ici se négocie, même quand le prix est indiqué. On divise par 5, parfois 10 et selon l'humeur du marchand, l'heure du jour ou le nombre de Geckos qui courent sur le mur, le prix est accepté ou pas. Finalement, après une bonne négociation, on les a pour 50 000 rupiahs. Oui, oui, 600 bâtons d'encens. On en fera des petits paquets cadeau pour les amis, c'est promis. On veut aussi un sarong. C'est obligatoire pour entrer dans les temples. Ils sont très beaux. En batik, certains cousus de fils d'or. Là aussi on négocie, on achète. Puis, ce sont les peintures, les masques, les marionnettes, les statues... on tente le coup mais sans plus. Les prix sont plus élevés et on a encore 6 jours devant nous. 6 heures à ce petit jeu, c'est épuisant. On en a assez, on boit une bière et un jus dans un bar puis on franchit le pont suspendu et on rentre à l'hôtel.

Le palais royal


Situé dans le centre d'Ubud sur la route principale, en face du marché et du centre d'informations touristiques, le Puri Saren Agung est également connu sous le nom de palais d'Ubud. Ubud a été "une ville royale" pendant plus de cent ans. Ses princes, qui portent le titre "Tjokorda" ou "Agung" vivent toujours dans des palais traditionnels, appelés "Puris". Malheureusement, on ne peut accéder qu'à deux cours. Déjà, les portes et sculptures sont très fouillées. On tend le cou pour voir par dessus les murs les autres cours. On découvre un fouillis de pavillon entourés de plantes et d'arbres. On revient dans la première cour et on décide de goûter nos pâtisseries. Mis à part une sorte de gâteau au miel comme on peut en trouver dans les restos chinois, ce n'est pas terrible. On en choisira d'autres plus tard.

Le Pura Dalem


On a acheté des places pour un spectacle de danses balinaises qui se tiendra au Pura Dalem, alors, on y va pour prendre connaissance du lieu et finalement, on en profite pour visiter le temple. On met tant bien que mal nos sarongs. Loin d'être le plus intéressant de tous, il possède tout de même une magnifique porte et des sculptures remarquables. La cour sacrée est ouverte mais je me garde bien d'y entrer par respect.

Plouf!!!


Après une longue journée de marche et de marchandages, on regagne l'hôtel et notre chambre pour immédiatement en ressortir et faire un bon plongeon dans la piscine. Cette piscine est en pleine nature. 30 mètres en contrebas coule la rivière sacrée. On se baigne en observant les écureuils qui courent le long des branches. L'eau est un peu froide ou alors nous sommes très chauds.
On entend parler français, on engage la conversation. Un couple de calédoniens. Pour information, la Calédonie est un territoire français d'outre-mer avec son propre gouvernement qui a encore le franc comme monnaie. En 2018, elle sera peut-être indépendante mais elle restera située entre l'Australie et la Polynésie française. Surprise quand on leur apprend que nous sommes mouscronnois. Ils y ont habité 1 an, elle a travaillé dans un bureau de douane à Tourcoing, lui dans une usine à Courtrai et leur fils, Steve Brésil (C'est son nom, il est éliminé), a suivi une année de cours au... Sacré-Cœur, l'école où nous enseignons. Comme le monde est petit. On veut oublier l'école et elle revient au galop.

Munduk vers Ubud (Bali)

10 Juillet 2010

Le mont batur sur la route d'Ubud

Changement de direction et changement de décor. Aujourd'hui est jour de transhumance, on quitte Munduk pour Ubud. Afin d'agrémenter le transfert, on décide de passer par le mont Batur un peu plus à l'est. Nous avons rendez-vous à 10h00 avec notre nouveau guide, ce sera soit Wayan soit Nathalie et c'est... Nathalie, française et mariée depuis dix ans à un peintre balinais. Elle vit à Ubud et se sent super bien à Bali où elle tient une guesthouse. On embarque et le contact se noue immédiatement.

Le Mont Batur


Avec ses 1717 m, le mont Batur est le deuxième volcan le plus haut de Bali. Il se caractérise par une crête brisée et une activité encore très bouillonnante. La dernière éruption a avoir causé beaucoup de dégats remonte à 1926. Elle a détruit entièrement le village Batur situé à la base de la montagne. Auparavant, les villageois reconstruisaient systématiquement leur village au même endroit. En 1926, l'état intervint pour obliger le déplacement des habitations et c'est ainsi qu'avant d'arriver au volcan, on traverse une sorte de village fantôme.
L'imposante coulée de lave noire solidifiée qui s'étale sur des kilomètres au pied du géant cracheur de feu est là pour nous rappeler que le sous-sol de l'île des dieux n'a pas encore dit son dernier mot.
Le volcan fait l'objet d'un importante vénération de la part des balinais car il est à l'origine d'un dense réseau de cours d'eau dans l'est de l'île.
Devant la beauté de l'endroit, nous décidons au pied levé de modifier notre programme et de faire la randonnée des crêtes. C'est une ballade de deux heures en face du volcan sur la crête que l'explosion du premier volcan a laissée. Elle limite à l'est le lac Batur qui atteint à certains endroits des profondeurs supérieures à 1000 mètres.
Notre guide nous emmène immédiatement dans un chemin en pente raide sur des rochers. On n'a même pas le temps de se roder et entre deux respirations, on se retourne pour avoir le souffle complètement coupé cette fois. A chaque virage le spectacle est plus intense. Pas de rizière ici mais des cultures qui profitent de la fertilité de la lave: tomates, échalotes, choux, ... un immense potager enserré entre les pans du volcan et les légères vagues du lac. Dans le lac, des piscicultures.
Arrivés sur la crête, s'offre à nous un tout autre paysage. Une immense plaine s'étend jusqu'à la mer. Nous arrivons dans un village traditionnel où les gens sont moins habitués à voir des touristes et un peu plus distants. Après avoir admiré les vues de différents points de vue, on redescend en passant par la grotte des chauves-souris. Derrière deux bosquets d'immenses bambous niche une colonie de milliers de gros mammifères ailés. Bien que le soleil soit encore à son apogée, l'activité est intense. Les animaux grouillent, se serrent, se poussent, se piétinent et finissent par se décrocher pour tenter de trouver une meilleure place ailleurs.
Derrière nous, un autre village traditionnel et cette fois, des gens un peu plus chaleureux avec qui on engage la conversation en anglais. Puis on retourne vers le village où la fête bat son plein. D'après le guide balinais du trekking, c'est la fête du changement de lune et d'après Nathalie, c'est l'anniversaire du temple. Dans une maison, on se prépare à une cérémonie, un mariage peut-être.
Nous mangeons cette fois dans un restaurant sur les conseils de notre guide. Au menu poisson grillé, sauce au citron vert, légumes et machin blanc gluant. Le tout arrosé d'un jus d'avocat. Le prix est toujours très bas. On en profite pour mettre au point l'ascension du volcan que l'on fera le jour de mon anniversaire.

Ubud


Ensuite, départ pour Ubud. Après avoir quitté la région montagneuse, on suit une route en ligne droite durant 15 km avec de part et d'autre des magasins de bois sculpté. Peu de sculptures traditionnelles finalement mais beaucoup de chats, girafes, masques africains, indiens d'Amérique et même des Pinocchio.
Ubud et sa région occupent le cœur de Bali, entre la côte sud et les volcans centraux de l'île. Traversé par de nombreuses rivières descendant des montagnes, le terrain s'est raviné en de profonds canyons envahis par une exubérante végétation emmêlée de lianes. Cette région est animée d'une riche tradition artistique allant de la danse à la musique en passant par les marionnettes, la peinture et la sculpture.
Arrivé au centre d'Ubud, pluie battante. Il semble qu'ici aussi le temps est déréglé et depuis trois ans, au lieu d'une saison sèche, Ubud bénéficie d'une saison de pluie toute l'année. Nathalie nous indique la banque, le bureau de change, le marché où il faut aller au fond à gauche pour faire des affaires, le début de la promenade des crêtes, le palais royal, le centre d'information, la forêt des singes, les bons restaurants, ... Finalement nous arrivons à notre hôtel, le Tjampuhan. Il est situé dans Ubud et est le premier à avoir été construit. Il a été fondé par la famille royale. En effet, nous goûtons immédiatement la différence avec les hôtels précédents. Réception avec serviette parfumée, cocktail de bienvenue. La chambre est très grande et confortable. La décoration majestueuse.

Autour de Munduk (Bali)

09 Juillet 2010

Entre plantations et champs

Munduk, située dans une région de Bali chargée d'histoire, considérée comme le berceau de la culture balinaise. Les anciens colons hollandais aimaient y séjourner en villégiature, depuis l'ancienne capitale coloniale de Singaraja.
On fait une agréable balade de découverte de la beauté de la nature environnante. Les alentours de Munduk forment en effet un tableau pittoresque avec des plantations de cacaoyers, caféiers, bananiers, avocatiers, girofliers, des noix de muscade, de la vanille, du manioc, du riz, des fruits du serpent, le jack, les ananas et des clous de girofle à proximité de forêts et de cascades.
L'après-midi, on découvre le village où tous les habitants nous accueillent d'un chaleureux "hello". Des senteurs suaves nous entourent. De chaque côté de la route sèchent clous de girofles et grains de café. De nombreuses échoppes proposent fruits, légumes, paniers... Des warungs divers (et à la propreté parfois toute relative) dégagent des odeurs de viande grillées. Le petit marché traditionnel, caché derrière quelques façades est sombre et assez mal odorant. On y achète quand même des espèces de galettes de riz colorées en rose et des gâteaux de riz gluant saupoudrés de noix de coco râpée au goût savoureux. Plus loin, quelques femmes assises devant des paniers bas trient les clous de girofle secs. On propose à une dame de lui acheter 20 de ses bâtons de vanille et elle nous les vend pour un prix dérisoire. Bien moins cher que sur le marché il y a quelques jours. On s'arrête dans un warung pour manger et c'est aussi un salon de coiffure. On prend comme à l'habitude un peu de tout, du porc, des légumes mais aussi des crevettes grillées cette fois. Un peu moins appétissant que les autres jours.
On termine la visite par un tour à l'arrière du village, dans les rizières de riz traditionnel. Les hommes ont fauché les tiges et les femmes et jeunes filles les assemblent en petites gerbes qu'elles rassemblent en murets. Comme d'habitude, nos appareils photos font sensation. Elles adorent ça et nous font de magnifiques sourires. On lance le mot "Star" et elles ne se tiennent plus et gloussent de plus belle.
Il est temps de rentrer car au loin, des nuages menaçants s'amoncellent. Sur le chemin, on croise encore une petite famille qui fait sa toilette dans le petit cours d'eau jouxtant la maison et à 50 mètres de notre grenier, le ciel s'ouvre déversant une pluie tropicale: de grosses gouttes serrées nous mouillent rapidement. On se réfugie vite sur notre banc de repos, à l'abri et on profite de l'air frais apporté par l'ondée.
Au bout de 10 minutes, la pluie a cessé. Les montagnes sont invisibles, recouvertes de brume et de vapeurs qui s'élèvent de la forêt. Une heure plus tard, le soleil se couche sur une montagne à nouveau sereine. Nous mangeons les petites bananes et l'ananas achetés tout à l'heure arrosés d'une bonne bière que nous avons découverte dans le frigo. A quelques mètres, un orchestre traditionnel joue. La flûte aigue et chevrotante accompagne les bambous frappés, le clapotis de la rivière, les champs des oiseaux et les cris des geckos. La nuit est tombée, quelques lucioles clignotent autour de nous. Dernière nuit à Munduk.
PS: pour notre petite fille chérie: l'araignée jaune et noir mesure environ 15 centimètres d'un bout de patte à l'autre. On l'a mise dans une boîte et on en prend bien soin pour te l'offrir à notre retour. On sait que tu aimes et que ça te fera grand plaisir.

Singaraja ancienne capitale (Bali)

08 Juillet 2010

A la recherche des hollandais

Lovina est composé de plusieurs petits villages à la côte nord de Bali. Sa position centrale et son charme tropical en font le point de départ idéal pour découvrir le reste de l’île. La plage de Lovina qui est très large et en dehors des grandes foules, est considérée comme l’une des plus belles de l’île. La mer est très calme de ce côté et le sable d'origine volcanique est noir. Kalibukbuk est connu pour sa diversité de restaurants, de bars et de clubs. C'est à cet endroit que nous nous promenons le long de la plage. Les bateaux traditionnels portent des noms européanisés pour attirer le touriste curieux de découvrir les dauphins. En attendant le client, les hommes jouent aux dominos, assis sur la plage, entourés d'enfants. Une punition originale est infligée au perdant, il se voit obligé de suspendre à son oreille une pile au bout d'une ficelle. Ce sont des javanais musulmans. Ketut ne les porte pas vraiment dans son cœur et relève que contrairement aux balinais qui sont toujours au travail, les musulmans se reposent en attendant le travail. La plage est bordée de maisons très pauvres au toit en tôles ondulées. En fait, les parcelles de terrain sont louées et les javanais y construisent une maison. Au bout d'un an, le terrain peut être repris et la maison démolie.
Nous assistons à une nouvelle cérémonie de purification d'un malade. Ketut a surpris des conversations et il semble que la personne se soit rendue dans un hôpital mais que sa maladie dure depuis un certain temps et que la guérison se fait attendre. Les offrandes sont "offertes" à la mer puis, leur essence est renvoyée vers le malade qui a vraiment l'air mal en point.

Singaraja: maisons coloniales


Avec ses deux universités, Singaraja, chef-lieu du district de Buleleng, est le centre intellectuel du nord. Ses larges avenues et bâtiments coloniales nous rappellent la richesse de cette ville qui était la capitale et le port le plus important de Bali du temps de l’occupation néerlandaise. En se baladant dans les ruelles, on a peine à imaginer que cette bourgade fut la capitale administrative et commerciale de l’île durant la période coloniale. On y trouve quelques maisons datant de l’époque hollandaise, qui diffèrent du traditionnel habitat communautaire balinais, mais, elles sont dans un triste état. La ville est également peuplée de musulman. On y trouve d'ailleurs plusieurs mosquées où les prières de l'imam diffusées par haut-parleurs dénotent complètement.

Gong à Sawan


Sawan, fameux pour ses fabriques d'instruments de musique traditionnels notamment de gongs et de Gamelans. Les gamelans sont des sortes de xylophones, composés d'une dizaine de notes, dont la gamme est différente de la gamme occidentale. L'instrument produit un son clair et vibrant, donnant à toute cérémonie, une impression de chaleur et de divin.
L'atelier où l'on fabrique les instruments est un véritable laboratoire alchimique, en son sens premier, la transmutation de la matière brute en matière noble. Au milieu, le feu sacré, là où est d'abord fondu le bronze dans des pots en terre. Ces derniers sont fabriqués sur place et ne peuvent être utilisés que pour une seule fusion. Le bronze, une fois fondu, est coulé dans un moule. Puis il subit une deuxième fois l'épreuve du feu, pour être sculpté à coups de marteau et d'enclume, jusqu'à avoir la forme pour une résonnance et un son parfaits. Ensuite, la note de bronze est poncée et polie afin d'obtenir la tonalité exacte. De la matière brute qu'est la limaille de plomb, l'opération alchimique de cette forge en fait une note divine qui résonnera pour communiquer avec les dieux.

Pura Maduwe à Kubutambahan


Non loin du chef-lieu, à Sangsit, Kubutambahan et Jagaraga, se trouvent des temples insolites, qui n’auraient sans doute rien de bien différent des autres édifices religieux de l’île s’ils n’étaient décorés de bas-reliefs pour le moins surprenants, qui leur valent d’être qualifiés de “temples baroques”. C’est ainsi qu'au Pura Meduwe Karang de Kubutambahan on découvre, gravé dans la pierre, un homme à vélo.
Le Temple Dalem Jagaraga appartient à "Pura Kahyangan Tiga" (trois principaux temples de village). Comme les autres "Pura Dalem" à Bali, conformément à sa fonction, il représente le temple de la mort.Le temple "Dalem Jagaraga" est également situé à proximité du cimetière du village; l'un d'entre eux "Betara Duga" est dédié à la sculpture. Il y a aussi des reliques montrant les mythes balinais, tels que Rangda, la vieille sorcière.

Babi Guling: tout est bon dans le cochon


Fidèles à nos bonnes habitudes, on s'arrête dans un warung et cette fois, c'est le babi (cochon) qui est à l'honneur. On prend de tout sauf la peau grillée. On a donc une petite soupe avec le fruit du "jack" et du sang cuit, du lard grillé, un mélange de légumes coupés fins et de sang cru, des beignets de peau, des morceaux coupés très fins, des légumes et évidemment, du zir. Le tout arrosé d'une délicieuse boisson à base de gingembre. Tout cela est délicieux. La cuisinière est très étonnée de nous voir et n'a de cesse de nous dévisager en riant. Très sympa.

Pura Beji à Sangsit


Ce petit village à quelques kilomètres au nord-est de Singaraja est célèbre pour le temple de Pura Beji, consacré à Dewi Çri, déesse des rizières. Typique de l'architecture du nord, il nous a surpris par l'exubérance baroque des sculptures. On a vraiment goûté la magie des lieux, embaumés par les frangipaniers. Curieusement, à côté de toutes les sculptures représentant des personnages mythologiques balinais, on retrouve deux petites statues de hollandais à moustaches jouant de la guitare et de la viole. On rencontre d'ailleurs deux jeunes hollandais persuadés que les Pays-Bas battrons l'Espagne en finale de la coupe du monde. On croit rêver.
Lors de notre visite, on a l'occasion de découvrir la sculpture du bois. Les outils sont rudimentaires mais les calculs et tracés sont d'une extrême précision.

Pura Yeh Ketipat


On termine la journée par ce petit temple en construction depuis une cinquantaine d'années qui n'a vraiment rien d'insolite si ce n'est qu'il n'est pas terminé. Les temples sont construits peu à peu selon le temps et l'argent offert par les villageois. Ce temple n'était pas prévu mais le moteur de notre véhicule chauffant un peu trop, il était grand temps de faire une pause.
Retour à Munduk. Samedi, pas de guide, on découvre les alentours de Munduk et dimanche c'est un autre guide qui nous conduit à Ubud. On a prévu de continuer les visites avec Ketut les 16, 17 et 18 juillet mais il nous apprend que ce ne sera peut-être pas lui car cela dépend de la volonté de son patron. Alors, on les salue lui et le chauffeur bien chaleureusement car nous avons vraiment eu l'occasion de sympathiser.

Pulakai et Gilimanuk - trekking (Bali)

07 Juillet 2010

Là où personne ne va

Un sixième des balinais vit dans le nord, vaste région centrée sur Singaraja, l'ancienne capitale. Peu de touristes s'y rendent et pourtant, autrefois, c'était la porte d'entrée de Bali et les hollandais, premiers visiteurs de l'île des dieux sont arrivés dans le port de Singarawa à bord de bateaux à vapeur. Le trajet est un enchantement, entre paysages montagneux luxuriants et petits hameaux de maisons traditionnelles qui n'ont pas changé depuis des décennies et une multitude de sites religieux fort pratiqués par la population.

Pura Pulaki


Ce temple important commémore l'arrivée, au 16ième siècle, à Bali, du prêtre javanais Nirartha. Le temple a été construit sur un rocher entouré de jungle. Les singes y sont sacrés et considérés comme les gardiens. C'est un lieu très important et les balinais qui passent devant le temple s'arrêtent pour faire offrande et être bénis. On a eu l'honneur de participer à une cérémonie de purification pour un malade. C'est très courant. Les balinais se soignent de deux façons, soit la méthode "normale": docteur, hôpital... soit la méthode traditionnelle: chez un guérisseur et au temple.
Un peu plus loin, on visite un second temple qui surplombe la mer. La mer de ce côté de l'île est très calme, il y a peu de vagues tandis qu'au sud, les vagues sont énormes et fort prisées des surfeurs. Ce temple-ci est très beau. C'est le Pura Pabean. La dernière partie est impressionnante avec l'aigle qui transporte le dieu. Dans les temples, on retrouve les statues de monstres et de dieux qui se combattent. Les dragons gardent l'entrée. Si une sculpture représente une tortue et un dragon la tenant fort serrée c'est pour éviter les tremblements de terre.
J'ai fait un très gros malaise dans ce temple. Mal de dos, tournioles, déséquilibre. On a dû me coucher sur le sol. Le prêtre du temple a immédiatement proposé de me bénir... et ça m'a fait le plus grand bien. En deux temps trois mouvements, j'étais sur pied prêt à repartir. La bénédiction ressemble en partie à ce qu'on fait chez nous. Il m'a aspergé d'eau bénite sur la tête, trois fois, puis j'ai dû en porter trois fois à la bouche, ensuite, il m'a carrément noyé dans l'eau puis m'a mis des fleurs derrière les oreilles et des grains de riz sur le front. Comme l'eau bénite est remplie de nombreuses fleurs odorantes, j'avais l'air d'un bouquet. Eviter de les enlever car c'est sacré. L'essentiel, c'est que je sois guéri. Depuis, je ne ressens plus rien.
Les personnes qui ont participé à la cérémonie dans le temple se reposent sur le bord de la route et en profitent pour manger. La nourriture est déposée dans des feuilles de bananier qui servent d'assiette et bien sûr, on mange avec les doigts. Quand on a le truc, c'est assez agréable. Il faut prendre la viande, les épices, les légumes et les déposer dans le riz. On mélange un peu et on mange avec tous les doigts de la main droite.

La porte de Bali


Sur le bord de la route qui mène de l'ancienne capitale à l'ouest, il n'y a pas beaucoup de Warangs. Comme en plus celui où on souhaitait manger ne servait pas en raison de la cérémonie du temple, on est allés jusqu'à l'extrémité ouest de l'île, Gilimanuk. Les javanais qui viennent chercher du travail à Bali traversent la mer et arrivent dans ce port. C'est considéré comme la porte de Bali et symbolisé par une immense voûte à quatre jambes surmontée d'une tourelle. Chaque jambe est constituée d'un dragon et de sa queue. Vraiment impressionnant.
Dans le Warung, nous avons mangé du bebec goreng. C'est tout simplement du canard frit. La cuisinière prend le canard qui a déjà été cuit avec des légumes et des épices et le plonge dans une friture d'huile de palme. Le canard est servi avec du ... (mot en trois lettres, accompagne généralement les repas asiatiques), des épices composées d'oignons, de gingembre et de piments finement coupés et mélangés et des liserons d'eau. Tituk et Putra préfèrent manger le bebec non goreng car il est plus pimenté. J'ai goûté... ils sont un peu fous.
Un des nombreux aspects qui font de Bali un endroit sensationnel à visiter est la disponibilité de la nourriture bon marché et savoureuse. Le type le plus commun d'établissement dans Bali est le warung, sorte de petites entreprises locales de type café qui servent l'alimentation traditionnelle locale, mais se sont adaptés pour accueillir les étrangers. Les Padang, également appelé Makan Rumah (maison de manger), fonctionnent souvent 24 heures par jour. On est servis dans une assiette de Putih nasi (riz blanc) et ensuite, on choisit parmi les pyramides de nourriture dans la vitrine. Comme c'est souvent le cas, les légumes simples sont gratuits, les aliments de valeur étant le poisson, la viande, le tofu et les gâteaux de pommes de terre. Une assiette de nourriture revient à 10.000 rp soit 0,90€.
Un type de warung fort apprécié des Indonésiens est le ayam Bakar Bakar ikan. Ils offrent poulet et poisson grillés, dans des endroits relativement confortables mais qui encouragent le contact avec les locaux. La commande est très simple, on a un choix de grillades de poulet frit ou de poisson (grillé est préférable, car il est arrosé de sauce savoureuse brun foncé et ça retire un peu le goût des épices). On peut ajouter une plaque de tofu, de Tempe et de l'aubergine. La nourriture est complétée par le Putih nasi (riz blanc cuit à la vapeur) et du chou lalapan(des haricots verts et des tranches de concombre à la menthe). On compte entre 15000 et 25.000 rp pour 1 morceau de poulet, riz, légumes, et la boisson.
En retournant vers le lieu de trekking, nous nous sommes arrêtés pour visiter une maison traditionnelle comme il y en a des centaines cachées de part et d'autre de la route dans la végétation. On a l'impression d'avoir fait un bond de 1000 ans dans le passé. Dans cette région, les gens sont plus pauvres et n'ont pas les moyens de construire une maison en briques ou en béton. Ce sont encore les traditionnelles maisons en bambou tressé. Ils élèvent quelques poules, des cochons... En tout cas, ils sont toujours très souriants et accueillants. Deux enfants avec les tiges de bananiers ont un peu peur. Ils n'ont pas l'habitude de voir des touristes blancs (et oui, encore malgré le soleil) et qui s'arrêtent encore moins.

Mangrove, jungle, temple


Si on veut se promener dans cette région de Bali, on doit être accompagnés d'un guide agent de l'administration car on est dans un parc protégé. De plus, il est très facile de se perdre dans la forêt tant la végétation est dense et changeante.
Notre trekking commence au bord de la mer où on découvre les crabes terrestres qui creusent des trous jusqu'à 2 mètres de profondeur pour trouver l'eau. Ensuite, on entre dans la mangrove où quelques varans se cachent. Les petits crabes de mer se nourrissent à l'aide de leur grosse pince. Un arbre dont la graine est arrivée de Tahiti par la mer forme d'immenses baignoires avec ses racines. Dès qu'on s'approche de l'eau, la vue est à couper le souffle. La mer, la végétation, les montagnes, la lumière...
On traverse ensuite un hameau et la route pour descendre dans la jungle. Les geckos se font entendre ainsi que les cigales. Les lianes poussent partout et les ficus géants parasitent les arbres. Au bord de la rivière, on aperçoit, au sommet d'un acacia, de gros singes noirs. Ils sautent de branches en branches pour atteindre les feuilles de l'arbre dont ils se régalent. Derrière nous, passent des macaques un peu moins craintifs.
Finalement, après deux heures de marche, on découvre un escalier nous menant à la tombe de Roméo et Juliette. En tout cas deux personnages dont l'histoire est assez comparable. Ils étaient jeunes et beaux, amoureux et se sont mariés. Hélas, le roi local s'est épris de la jeune beauté et a ordonné l'assassinat du beau, ce qui fut fait. La belle l'apprenant par la bande se suicida. Je ne sais plus par quel tour de magie ils atteignirent le degré de divinité, toujours est-il qu'ils ont maintenant leur temple et qu'il est fréquenté par les jeunes qui veulent un beau mariage. Depuis l'escalier, la vue sur la montagne, par-dessus la jungle est exceptionnelle. Le tombeau, lui est protégé par un grillage car les singes risquent de l'abimer. Ce serait dommage car les décorations sont très jolies.
Chaque ville est précédée de sa porte. Elles sont toutes différentes. Celle-ci est construite en sable de mer mélangé avec du ciment. Les balinais dressent la porte avec le béton et tant qu'il est encore doux, ils sculptent. Pour un bas-relief de deux mètres sur 15 centimètres de haut, il faut compter deux jours de travail. Alors toute une porte avec ses dragons et ses ornements...
Encore une magnifique journée qui s'achève. Demain, ce sera un peu moins chargé. Heureusement, car, la nuit, on dort de mieux en mieux. Je ne sais pas pourquoi... Peut-être la fatigue.