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Amed et alentours (Bali)

21 Juillet 2010

Vélo à Amed... pas le bon choix

Jour 3


Aujourd'hui, on va profiter pleinement de notre lieu de villégiature. A 17h00, on aura droit au massage balinais prévu dans le "Honeymoon package". Donc, on décide d'aller à la plage jusque midi, de rentrer à l'hôtel faire une petite sieste avant d'investir le pool pour bronzer un peu et se détendre dans l'eau.
A 16h30, on est prêts à l'office. La voiture se fait attendre et finalement, on est conduits au "A Spa", à environ 1 km du Anda Amed resort. On est accueillis par une charmante balinaise qui nous propose immédiatement une serviette parfumée et un petit verre d'une liqueur non identifiée. Ensuite, sur un plateau, quatre petits récipients d'huiles parfumées sont présentés à notre choix. L'une romantique, l'autre épicée, la suivante relaxante etc. Chacun son huile: la romantique et la relaxante. On passe ensuite au vestiaire, une seule cabine d'une personne, pour enfiler notre peignoir et nos sandales.
Le massage commence par un soin des pieds. Trempés dans une eau parfumée où nagent une multitude de fleurs, les deux masseuses nous frottent les pieds doucement puis les brossent vigoureusement pour ensuite appuyer sur des points que l'on devine sensibles. Vient ensuite le moment de passer à table. On s'allonge sous un patio, les rideaux sont baissés, notre peignoir enlevé, on est recouverts d'un voile pudique. Tour à tour, nos délicieuses praticiennes dévoilent les parties du corps qui profiteront de leurs mains adroites, la jambe gauche puis la droite, le bras droit et l'épaule puis le gauche, la nuque, le dos. Le massage est doux puis énergique. Les mains se font insistantes sur les muscles et douces avec la peau. On est invités à se mettre sur le dos et l'opération recommence avec le visage, le ventre, les jambes, les pieds.
Au bout d'une heure, le massage est terminé, on se rhabille. De nouveau, on nous propose une serviette parfumée différemment et un verre d'eau cette fois. On nous reconduit à l'hôtel.
Après une journée durant laquelle on a déployé autant d'intenses et épuisants efforts physiques, on est affamés. On décide de se mettre à nouveau à la recherche d'un warung qui propose du Barracuda grillé. On s'équipe de la lampe laissée à disposition dans la chambre car la nuit est tombée, il est 18h00. A trois cents mètres de l'hôtel, on s'installe autour d'une des trois tables du petit restaurant. Le barracuda qu'on nous sert en petite quantité est bon quoiqu'un peu sec, par contre, l'accompagnement de légumes, de riz et d'épices est comme à l'accoutumée, délicieux, le tout arrosé d'une grande bouteille de Bintang.

Jour 4


Tôt levés, nous déjeunons goulument car on a décidé de se rendre à vélo au palais aquatique de Ajung. D'après la carte du guide "Lonely planet", il devrait y avoir environ 15 kilomètres. Même si on sait que ça monte, on se sent tout à fait en mesure d'y arriver. On s'y repose et on fait le chemin en sens inverse. 30 kilomètres sur une journée, ce n'est vraiment pas la mer à boire. Et pourtant...
Partis gaillardement, on a enfilé les montés tant qu'on a pu à vélo et à pied là où le pourcentage grimpait au-delà de nos possibilités. On a filé dans d'interminables descentes. Les paysages se sont succédé, différents, la mer à gauche, la montagne à droite, les villages que l'on apercevait en contrebas finissaient par être traversés au détour des lacets.
En chemin, on s'arrête devant une école maternelle. Les bâtiments sont à peine achevés que les enfants ont déjà envahi la classe. Une institutrice nous fait entrer et on y découvre une quarantaine d'enfants de 4 à 5 ans aux jolis costumes autour de tables multicolores chanter des chansons et mimer les paroles. On promet de leur offrir les boîtes de crayons de couleur que l'on a emportés de Belgique. La classe étant complètement vide de tout matériel, ils en auront bien besoin.
Au bout d'une vingtaine de kilomètres, point de palais aquatique en vue mais une fatigue légitime. Il est midi, le soleil tape dur et on a déjà ingurgité trois bouteilles d'aqua. On s'inquiète, pose la question aux indigènes qui, peu habitués de rencontrer des touristes dans ce coin sauvage, ne parlent pas vraiment anglais. Les annonces nous surprennent: entre 5 et 20 kilomètres à parcourir encore. On relit les cartes, vérifie l'échelle puis finalement, on s'aperçoit que de temps en temps, des bornes indiquent les distances et en réalité, entre Amed et Ajung, ce ne sont pas 15 kilomètres mais presque 40 qu'il aurait fallu avaler.
Découragés, on décide de faire demi-tour. Heureusement, on tombe sur un hollandais qui nous parle en anglais pour nous expliquer qu'il existe une petite route qui permet d'éviter la plus grosse côte de notre périple.
On arrive à l'hôtel vers 15h30 après avoir roulé et marché pendant 6 heures, bu et transpiré 6 litres d'eau.
Heureusement, les paysages rencontrés ont permis de négliger la déception de n'avoir pas vu le palais aquatique.

Jour 5


On décide finalement de rendre les vélos plus tôt et de passer la journée à l'hôtel. Sur le chemin, on s'arrête pour observer les salières. On n'est pas encore descendus de vélo que déjà une dame jaillit derrière nous, venue d'on ne sait où. Elle nous propose d'acheter du sel, on en a déjà, on lui fait comprendre, elle abandonne vite mais au loin, deux gamins sont sortis d'un fossé d'observation et accourent vers nous avec paniers, sel, bijoux. Difficile de leur expliquer qu'on en a déjà, qu'on ne peut pas acheter à tout le monde et même que nos bagages sont remplis.
Le sel que ces gamins vendent est produit sur place. Les paludiers d'Amed extraient le sel de la mer selon une méthode ancestrale. L'eau de mer est transvasée dans de grands récipients en bambou qui la filtrent. Elle est ensuite coulée dans des demi troncs de palmier évidés où elle s'évapore. Le sel produit en petite quantité est fort prisé dans les restaurants, ses cristaux gris sont d'ailleurs délicieux. Localement, il est utilisé à la conservation du poisson.
Puisqu'on évoque le poisson, il est important ici de le manger frais car la chaîne du froid est complètement inconnue. Le poisson pêché est apporté sur la plage dans les bateaux typiques. Il y passe de main en main pour finalement atterrir dans des bassins d'une quarantaine de kilos portés sur la tête par de jeunes filles jusqu'à la route toujours au-dessus de la plage. Là, les anciens le trient, gros, petits, très petits (jetés sur le côté et pas remis à la mer) et le veillent attendant le camion qui fait sa tournée. Le poisson déjà bien raide est transvasé de bassin en bassin sans jamais rencontrer la glace puis dans le camion sans bâche, il est laissé en plein soleil. Finalement, il arrive dans les restaurants où on le vide sans l'abîmer et on l'empale sur un bâton de la gueule à la queue afin de pouvoir le griller facilement.
A l'hôtel, une bonne demi-heure de nage avec madame Bébecque qui en a profité pour faire sa toilette tandis que monsieur Bébec nous observait de loin.
Ce soir, dîné aux chandelles sur la terrasse de la chambre. Chouette! C'est le "Honeymoon package". 25 ans de mariage. Ça se fête! On aura une bouteille de champagne balinais.

Amed (Bali)

18 Juillet 2010

Bon temps à la playa

L'hôtel


Notre hôtel, le Anda Amed resort est composé de 10 villas à flanc de colline, dans un luxuriant jardin et face à la mer. La nôtre dispose d'un grand lit dans une vaste pièce et d'une immense salle de bain avec bain et douche séparés. Une cascade mène à une piscine avec effet de vue infinie sur l'océan. Il est situé exactement à Bunutan, un plateau ensoleillé et aride.
A l'hôtel, il y a deux stars. Bébec et Bébecque. Deux magnifiques canards. Ils prennent leur repas avec les touristes. Dès qu'un plat est servi, ils tournent autour des tables en "coincoinnant" et en lançant des œillades irrésistibles. On leur lance un peu de riz, du pain, des légumes, ils adorent puis se précipitent boire goulument à même la piscine. Le matin, ils barbotent dans l'eau, se lavent plume après plume et l'après-midi, ils siestent sous une table. Ils sont la principale attraction de l'hôtel et chacun les adore. Peut-être pas le personnel qui régulièrement efface les traces de leurs bombances digérées. Le personnel par ailleurs est vraiment très gentil. Toujours souriant et accueillant. Nos lits sont refaits dès le petit déjeuner et avant le coucher, les moustiquaires sont mises en place et la couverture préparée. On est presque bordés.

Amed


Amed est le nom donné à la bande côtière qui s'étire sur une vingtaine de kilomètres et qui est encore calme alors que partout, les hôtels poussent comme des champignons. Les petits villages se suivent et se ressemblent, mènent à des plages de sable noir séparées l'une de l'autre de coulées de roches volcaniques noires. Les barques colorées traditionnelles (jukung) sont nombreuses au point de s'étaler sur toute la longueur des plages. Parfois, la plage est prolongée par une installation particulière de parcelles délimitées et de construction en bois étonnantes: les salières. Les points de vue sont nombreux mais pour les endroits plus sauvages, mieux vaut se rendre à Tulamben où les paysages extraordinaires se succèdent.

Jour 1


On ne sait toujours pas conduire les mobylettes alors, on opte pour le vélo. On en loue deux pour la semaine et nous voilà partis. Evidemment, toujours un peu fêlés, on enchaîne les kilomètres et les côtes vers Tulamben sans se soucier qu'il faudra ensuite revenir sur nos pas. On roule ainsi durant environ 5 heures sous un soleil de plomb et on ingurgite 5 litres d'eau. Finalement, on aspire rentre à l'hôtel et plonger nos corps endoloris (surtout les fesses) par des efforts dont on n'a plus l'habitude.

Jour 2


Aujourd'hui, le programme est plus cool. On enfourche nos vélos en se promettant de se poser dès la plage trouvée. On se dirige vers le sud, on passe le village de Lipah et on choisit la très jolie plage de Lehan. On loue un masque et un tuba, on emprunte un sentier jonché de détritus (C'est le chemin indiqué par le panneau "The beach 50 m) et on arrive sur une très belle plage. Nos yeux ont déjà choisi notre territoire de bronzette, au bout, à côté de rochers volcaniques, une bande de sable blanc nous tend ses grains. Tout de suite je me précipite à l'eau et découvre le monde du silence. Merveilleux, le fond de la baie est recouvert de coraux et des poissons de toutes les formes et couleurs s'y déplacent au gré de la houle.
Les locaux rentrent de la pêche. La méthode est radicale: à environ 200 mètres, ils tombent la voile puis naviguent au moteur. A 20 mètres, ils mettent les gaz, le bateau se cabre et s'élance à l'assaut de la plage où il glisse presqu'entièrement avant de s'échouer. Le spectacle se reproduit une dizaine de fois puis la plage retrouve son calme juste perturbé par le bruit des vagues.
A nouveau, je plonge sous les eaux turquoise et cette fois, je vais plus loin. Le spectacle est encore plus enchanteur, j'ai l'impression de flotter au-dessus d'un jardin exubérant, les coraux varient du rouge au bleu, même les étoiles de mer sont mauves. Des poissons bleu électrique, jaunes, oranges, multicolores, aux reflets d'argent ou d'émeraude, aux formes les plus diverses, longs et fins, plats et hauts, gonflés comme des baudruches ou effilés comme des aiguilles... Les uns nagent en bancs, les autres sur le côté, certains mangent d'autres flânent juste sous la surface. Les courants sont parfois froids parfois très chauds.
Il est temps de rentrer à l'hôtel si on veut pouvoir encore profiter de la piscine. Ce soir, on ira dans un café "Free internet" pour poster ces pages et téléphoner car ici, bien que je capte deux réseaux, la connexion est chère. Puis, on tentera de trouver un warang qui propose du barracuda grillé.

Tenganan, Gangga et Honeymoon (Bali)

17 Juillet 2010

En route pour Amed et la playa

En route mauvaise troupe


Voilà, après un breakfast excessivement copieux, on rejoint Ketut et le chauffeur pour le trajet entre Ubud et Amed. La route passe par Tenganan et Tirta Gangga.

Les Bali-Agan de Tenganan


Le village de Tenganan nous fait remonter le temps. Habité par les Bali-Agan, les descendants très conservateurs des premiers arrivants de Bali, l'ensemble reste assez traditionnel bien que des signes évidents de modernité ne trompent guère sur l'évolution future du lieu. L'endroit est normalement piétonnier mais les locaux, comme tout balinais qui se respecte, utilise la mobylette dans la rue. Le village est entouré de murs et sur fond de collines verdoyantes. L'entrée n'est pas payante mais un don pour permettre évidemment de conserver l'endroit, est demandé. Directement, on peut découvrir l'habitation traditionnelle des Bali-Agan, la seule, elle a été reconstruite à l'identique, les autres ayant disparu pour des habitations diverses de la plus richement décorée à la plus pauvre. Les guides tels "Lonely planet" nous parle de deux rangées de maisons identiques de part et d'autres d'une rue principale, mais leurs responsables éditoriaux n'y sont sans doute pas venus depuis trente ans. La principale curiosité est le tissage traditionnel et authentique celui-là du "Kamben gringsing", des bandes de tissus qui ont des pouvoirs magiques et protègent celui qui les porte. On aimerait être ainsi protégé mais une bande de tissus de 20 cm sur 1 m coûte environ 500 euros. On se demande qui les achète car leur beauté est très relative. En tout cas, leur confection est curieuse, les fils sont teints avant le passage sur le métier et le savoir-faire des tisserandes est impressionnant.

Tirta Gangga


On ne s'attarde guère car la route est encore longue et on se dirige vers
Tirta Gangga. Après avoir payé le traditionnel droit d'entrée, on se retrouve au milieu de pièces d'eau ravissantes où de nombreuses statues crachent de l'eau. Les carpes sont grosses, nourries par des hordes de touristes. Après avoir flâné sur les pierres posées dans le bassin, on profite du très grand bassin pour se rafraîchir. Les cabines sont dégueulasses mais pas encore autant que les toilettes. Ça ne nous décourage pas et on plonge très vite une tête dans l'eau claire du bassin. L'eau est délicieuse et provient directement de la source. On n'oublie évidemment pas de se doucher avec notre savon désinfectant et on termine la visite par quelques photos en compagnies des sorcières et des barongs.

Au revoir Ketut


Il est temps de se diriger vers la côte est. Le paysage change, le volcan Gunung Agung, haut de 3142 m, fait son apparition, il est complètement dégagé. Les terres sont arides et les rizières disparaissent au profit de plantations de cacahuètes et de patates douces. Enfin, au détour d'une côte, la mer, magnifique, bleue, verte, transparente. La chaleur est plus sèche et le soleil plus mordant. L'auto s'arrête en contrebas de l'hôtel Anda Amed. Il est l'heure de dire adieu à Ketut qui a été merveilleux durant les 7 jours passés en sa compagnie. On lui règle la facture prévue en ajoutant un solide pourboire. Il est très satisfait, on sait qu'avec ce qu'on lui a donné, il pourra sans doute se payer une partie de ses cours de russe, en échange, il nous donne une photo de son mariage.

Honeymoon package


L'hôtel est merveilleux, j'ai obtenu le "Honeymoon package" qui en plus des services habituels nous offre un dîner aux chandelles dans notre chambre et un massage aux huiles balinaises ainsi qu'un spa. Le grand bungalow dans lequel on logera est décoré de guirlandes, de nombreuses offrandes et fleurs sont disposées sur le lit et les meubles. Nous recevons un cocktail de bienvenue qui l'est tout autant. On s'installe. (Petite pause, pendant que j'écris, mon regard se pose sur la mer et deux poissons volants vont un concours de sauts.) Ce soir, repos. On profite juste un peu de la piscine avant que le soleil ne disparaisse derrière les arbres.
Avant de fermer les paupières, on boit deux grandes bouteilles de Bintang. On aura soif à Amed. Puis, couchés, on tente de trouver le sommeil quand un cri de gecko nous remet sur pieds. il semble tellement proche et c'est le cas, sur le mur, un énorme gecko nous regarde sans aucune crainte. La chambre est pleine de lézards de toutes sortes, en entrant, on en avait déjà aperçu deux au dos et à la queue rayées de blanc. On n'est pas les seuls à apprécier l'air conditionné.

Les temples Besakih et Kehen (Bali)

16 Juillet 2010

Le retour de notre cher Ketut

Un spa... royal


Il est 9 heures et Ketut nous attend déjà depuis 20 minutes à l'office de l'hôtel. Apparemment, il avait autant envie de nous revoir que nous. Moi, pendant ce temps, je visitais le spa de l'hôtel. Un seul mot, fabuleux. Situé en contrebas, le spa est conçu comme une grotte qui s'ouvre sur la rivière sacrée. Tous les bassins de détente, d'eau chaude et froide, les saunas... sont entourés de sculptures d'animaux et de forêt luxuriante. La musique et la lumière tamisée ajoutent à la quiétude des lieux. Un escalier donne accès à la rive de la rivière. Un peu plus haut, la deuxième piscine de l'hôtel, plus moderne, elle accueille surtout les familles avec enfants. Eh oui, y en a qui ont les moyens de se payer le Tjampuhan en famille.

Pura Besakih


Aujourd'hui, on prend la route de Sidemen qui serpente paresseusement entre de somptueuses rizières, des villages ruraux et des vues sur le spectaculaire volcan Agung. On monte lentement vers le volcan. Arrivé à une altitude de 1000 mètres s'offre à nous le temple le plus important de Bali. Le Pura Besakih est un ensemble de 23 temples dont les origines remontent à la préhistoire. En effet, les bases de pierre sur lesquels il est construit ressemble aux pyramides à degré que l'on situe au mégalithique, soit plus de 2000 ans. On monte de nombreuses marches entre les temples les plus sacrés et ceux destinés aux clans. Chaque balinais fait parti d'un clan et lors des grandes cérémonies de Besakih, tous les dix ans et cent ans, chaque clan se rassemble dans son temple dédié. La vue du haut de ce monument nous donne à voir toute la plaine jusqu'à la mer.

Le restaurant Mahagiri


Contrairement à nos habitudes, on ne mange pas dans un warung. Ils sont très peu nombreux ici et Ketut nous propose de manger dans un restaurant dont il vante la vue sur les rizières. En fin connaisseur de son pays, il ne s'est pas trompé. De la terrasse du restaurant Mahagiri, la vue sur les rizières et le volcan est magnifique. On s'installe mais Ketut ne s'assied pas, il dit préférer manger à la cantine avec les autres guides et chauffeurs. En fait, le prix de repas, 70 000 rupiahs est beaucoup trop élevé pour lui. Il nous laisse donc en tête à tête avec ce merveilleux paysage. Le repas vaut son prix, c'est un buffet avec de nombreuses spécialités que l'on a appris à apprécier et des beignets de bananes et fruits frais en dessert. Devant un tel repas, on dépasse le délai imparti et Tetuk, qui nous attendait depuis un moment nous en fait la remarque.

Pura Kehen


Tetuk nous propose de ne pas visiter le village de Duda, prévu au programme, mais de faire le Pura Kehen. Un temple est en effet très curieux. Il est construit à flanc de colline et son entrée se situe au sommet d'une volée de marches entourées non pas de dragons comme à l'habitude, mais d'éléphants à la trompe dressée. Dans la troisième cour, un banian gigantesque cache en son feuillage un kulkul. La seconde cour a les murs décorés de porcelaines chinoises, enfin, la cour intérieure renferme des sanctuaires, des trônes aux sculptures recherchées dédiés aux dieux de la trinité hindoue et un méru à 11 niveaux.

Théâtre d'ombres


On est contents de rentrer assez tôt finalement à l'hôtel car en soirée, on se rend au théâtre d'ombres Wayang Kulit . Arrivés bien à temps pour avoir les meilleures places, on est surpris par le théâtre. Il est composé d'un encadrement en bois, d'un tronc au milieu de deux tissus blancs. Après un moment, cela s'agite derrière le rideau. Plusieurs hommes ont pris possession des lieux et l'un d'eux tend la toile supérieure en l'accrochant au tronc à l'aide de couteaux. Une flamme s'allume et des sons d'instruments typiques se font entendre. Le spectacle raconte l'histoire d'un couple. Le mari a remporté une guerre tandis que son épouse et sa confidente sont prisonnières du roi des géants. Alors que le mari demande au roi des singes, magicien par ailleurs, de porter un anneau à sa bien-aimée, celle-ci broie du noir et se fait courtiser par son geôlier. Le roi des singes parvient à donner l'anneau et prévient la belle qu'elle doit s'enfuir car il détruira l'endroit. S'ensuit un combat avec le fils du roi des géants qui se change en dragon. Les flammes qu'il envoie sur le singe magicien sont renvoyées et détruisent le pays des géants. Heureusement, Sita s'est enfuie.
L'histoire promettait mais le spectacle ne fut pas du tout à la hauteur. On n'a pas apprécié. Les marionnettes sont belles mais le jeu est incompréhensible et le bruit fait par les musiciens finit par lasser. On nous avait pourtant vanté ce spectacle...

Temples et traditions (Bali)

15 Juillet 2010

L'eau et le feu.

Nouveau guide


Encore une fois, changement de guide, ce n'est pas Nathalie qui nous attend à l'office de l'hôtel mais son mari balinais, Wayan. Wayan, artiste-peintre à Ubud, après avoir épousé Nathalie, a vécu dix ans en France où il a pratiqué différents métiers comme cuisinier, horticulteur, ... Il a appris le français et surtout, a beaucoup apprécié le climat au point de se plaindre de la chaleur à Bali. Avec Nathalie, il a construit une guesthouse sur le terrain familial, ses parents ont insisté auprès de Nathalie pour qu'il en soit ainsi et c'est la tradition à Bali où les jeunes mariés se construisent un pavillon près du pavillon des parents. Ils sont idéalement situés sur la crête de Campuhan à quelques deux kilomètres du centre-ville.
On a vu dans le centre d'Ubud qu'une crémation royale se préparait et on demande à Wayan si c'est possible d'y assister. Wayan propose donc de commencer les visites et de revenir vers midi, heure du début des crémations.

Tirta empul


Wayan nous amène sur le site du temple Tirta empul remarquable par la richesse de son iconographie. Chaque sculpture, que ce soit de statue, de poteau, de siège... est remarquablement peinte de couleurs vives. Singes, éléphants, dragons, serpents et autres sont plus beaux les uns que les autres.
On part donc pour les sources sacrées de Tirta Empul. Les sources découvertes en 962 jaillissent dans un grand bassin à l'intérieur du temple. On les découvre par les remous de vase qu'elles provoquent au fond d'une eau cristalline. Elles s'écoulent ensuite dans une piscine où les balinais se rendent en pèlerinage et se baignent pour se purifier. Cet endroit est l'un des lieux sacrés les plus importants de Bali.

Des rizières... encore


La visite continue avec un très ancien monastère récupéré et transformé en temple. En chemin, Wayan nous propose de découvrir une magnifique vue sur des rizières. Des rizières, on en a vus des dizaines et on ne s'en lasse pas. Elles sont toutes différentes et toutes magnifiques. On ne s'en lasse pas. Le riz n'est jamais au même niveau de maturité, parfois la rizière est encore en préparation et le paysan la travaille avec la charrue tirée par les bœufs ou l'aplanit, parfois, c'est le moment de replanter les jeunes pousses, d'autrefois, les pousses jeunes se reflètent dans l'eau ou encore, arrivé à maturité, le riz est fauché et les femmes, courageuses, en font des gerbes qu'elles transportent par paniers entiers sur la tête pour les rassembler. Le blé sera ensuite séché, battu, tamisé et finalement empaqueté.

Gunung Kawi


Au bout de la route, un escalier de pierre descend vers la rivière. La roche semble avoir été taillée pour ouvrir le chemin. Au fond de la vallée luxuriante, de part et d'autre d'un pont, se dresse l'un des plus anciens monuments de Bali. Gunung Kawi se compose de 10 sanctuaires gravés dans la roche et abrités dans des niches hautes de 8 mètres. Chaque sanctuaire honorerait un membre de la famille royale de Bali du XIe siècle. On y retrouve aussi des habitations troglodytiques creusées dans la roche et dans lesquelles, des lits de pierre ont été aménagés par de moines des temps passés.

La crémation du roi


Wayan nous rappelle à l'ordre. Si on veut voir la crémation, il est temps de rentrer. Il gare la voiture près du temple dédié à la crémation des membres de la famille royale et on se rend à pied au centre d'Ubud. La circulation est déviée par la police, les câbles électriques qui habituellement enjambent la rue sont détachés et pendouillent le long des poteaux. Toute cette partie de la ville est sans électricité. Plus de frigo, d'air conditionné... Les balinais sont massés de part et d'autre et attendent assis dans la bonne humeur. On se croirait à Mons avant le passage du car d'or ou à Ath en attente des géants à part qu'ici, quelqu'un est mort et on va brûler son corps.
Arrivés au palais royal, c'est la grande foule, surtout de porteurs. Le taureau, futur cercueil du défunt, pointe fièrement ses cornes vers le ciel bleu, derrière lui, recouvert de dorures et des symboles religieux, le méru attend le corps. On attend aussi, encore une grosse heure en plein soleil pour enfin découvrir un autre pan des traditions religieuses locales. Quatre enfants de la famille se glissent entre les pattes du taureau noir sur lequel se hisse tant bien que mal un gros balinais. Autour du méru, ça s'agite aussi. Après que les musiciens se soient placés devant le cercueil, on hisse via la rampe d'accès le corps du mort. Des tissus sont tendus, des musiciens prennent place de chaque côté. La rampe est retirée et chargée dans un camion. La famille s'approche, des femmes portant sur la tête de riches offrandes fendent la foule.

Et... c'est la course


Tout est en place, le signal est donné, les deux groupes de musiciens entament des airs joyeux et le taureau est soulevé. Dans un effort commun, une cinquantaine d'hommes posent sur l'épaule chacun son espace de bambou et se lancent au pas de charge vers la route. Le premier virage à angle droit est entamé péniblement, ça passe, la route est droite maintenant jusqu'au deuxième virage avant l'arrivée. Derrière, encore plus impressionnant, le méru est levé, il penche dangereusement, mais sous les cris de guides, on le rétablit. Le virage est difficile, l'ensemble tangue dangereusement vers le centre touristique, on le pose afin de reprendre l'élan. Toute la largeur de la rue est prise par l'appareil. Ca y est, le virage est passé et les hommes se lancent à l'assaut de l'asphalte en courant. La foule, la famille, les femmes aux offrandes suivent puis le cortège s'arrête. 50 mètres ont été parcourus, les porteurs sont en nage car pour une fois à Ubud, le soleil est radieux, mais tout le monde est joyeux, les sourires sont sur les lèvres. C'est la fête. On ne pleure pas un mort à Bali, ça lui porterait malheur. Le cortège va s'ébrouer ainsi plusieurs fois, dans les côtes et les descentes, sur la mauvaise asphalte d'Ubud jusqu'au lieu de crémation.

Mise à feu


Les portages en bambou sont sciés, on incline le taureau et le pousse sur son socle. Il est en place. Trois fois, la famille et le corps contournent le cercueil et le corbillard. On découpe le dos de la bête et le corps y est placé avec offrandes et tissus. L'appareillage de crémation est installé par dessous puis vient le moment où le brûleur est allumé. Pendant quelques secondes, des flammèches lèchent les montants de bambous puis, on redresse la flamme et le ventre du géant noir est attaqué. Très vite il se transforme en torche, la fumée noire s'élève, la chaleur est intenable. La cérémonie va prendre fin, on décide de partir en ayant aperçu, cachée derrière une montagne d'offrandes, l'épouse du défunt, pleurer discrètement.

Dortoir à hérons


Il est seize heures, manifestement, on restera marqués par cette crémation. Il nous reste peu de temps pour d'autres visites et Wayan nous conduit directement au village de Petulu où des milliers de hérons blancs se rassemblent chaque soir et se perchant dans les arbres en bordure de la route. Il faut payer, bon. Ils exagèrent un peu là. Ils proposent que l'on fasse un don pour la protection des animaux mais ce sont des droits d'entrée déguisés. En plus, le spectacle est décevant. Les hérons sont là mais on n'a rien trouvé de mieux à faire que d'installer des tas de câbles et poteaux électriques devant les arbres. On en a assez, on rentre.
Arrivés à Ubud, on demande à Wayan de nous arrêter à un Warung, Nous avons faim. C'est la dernière visite avec ce couple franco-balinais. Nathalie et Wayan sont très gentils et compétents mais donnent un peu moins d'informations sur les traditions de Bali. Ils ont par contre une belle offre de logement à découvrir sur leur site Pariliana maison et table d'hôtes à Bali. On aspire à retrouver notre Tetuk.