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Tenganan, Gangga et Honeymoon (Bali)

17 Juillet 2010

En route pour Amed et la playa

En route mauvaise troupe


Voilà, après un breakfast excessivement copieux, on rejoint Ketut et le chauffeur pour le trajet entre Ubud et Amed. La route passe par Tenganan et Tirta Gangga.

Les Bali-Agan de Tenganan


Le village de Tenganan nous fait remonter le temps. Habité par les Bali-Agan, les descendants très conservateurs des premiers arrivants de Bali, l'ensemble reste assez traditionnel bien que des signes évidents de modernité ne trompent guère sur l'évolution future du lieu. L'endroit est normalement piétonnier mais les locaux, comme tout balinais qui se respecte, utilise la mobylette dans la rue. Le village est entouré de murs et sur fond de collines verdoyantes. L'entrée n'est pas payante mais un don pour permettre évidemment de conserver l'endroit, est demandé. Directement, on peut découvrir l'habitation traditionnelle des Bali-Agan, la seule, elle a été reconstruite à l'identique, les autres ayant disparu pour des habitations diverses de la plus richement décorée à la plus pauvre. Les guides tels "Lonely planet" nous parle de deux rangées de maisons identiques de part et d'autres d'une rue principale, mais leurs responsables éditoriaux n'y sont sans doute pas venus depuis trente ans. La principale curiosité est le tissage traditionnel et authentique celui-là du "Kamben gringsing", des bandes de tissus qui ont des pouvoirs magiques et protègent celui qui les porte. On aimerait être ainsi protégé mais une bande de tissus de 20 cm sur 1 m coûte environ 500 euros. On se demande qui les achète car leur beauté est très relative. En tout cas, leur confection est curieuse, les fils sont teints avant le passage sur le métier et le savoir-faire des tisserandes est impressionnant.

Tirta Gangga


On ne s'attarde guère car la route est encore longue et on se dirige vers
Tirta Gangga. Après avoir payé le traditionnel droit d'entrée, on se retrouve au milieu de pièces d'eau ravissantes où de nombreuses statues crachent de l'eau. Les carpes sont grosses, nourries par des hordes de touristes. Après avoir flâné sur les pierres posées dans le bassin, on profite du très grand bassin pour se rafraîchir. Les cabines sont dégueulasses mais pas encore autant que les toilettes. Ça ne nous décourage pas et on plonge très vite une tête dans l'eau claire du bassin. L'eau est délicieuse et provient directement de la source. On n'oublie évidemment pas de se doucher avec notre savon désinfectant et on termine la visite par quelques photos en compagnies des sorcières et des barongs.

Au revoir Ketut


Il est temps de se diriger vers la côte est. Le paysage change, le volcan Gunung Agung, haut de 3142 m, fait son apparition, il est complètement dégagé. Les terres sont arides et les rizières disparaissent au profit de plantations de cacahuètes et de patates douces. Enfin, au détour d'une côte, la mer, magnifique, bleue, verte, transparente. La chaleur est plus sèche et le soleil plus mordant. L'auto s'arrête en contrebas de l'hôtel Anda Amed. Il est l'heure de dire adieu à Ketut qui a été merveilleux durant les 7 jours passés en sa compagnie. On lui règle la facture prévue en ajoutant un solide pourboire. Il est très satisfait, on sait qu'avec ce qu'on lui a donné, il pourra sans doute se payer une partie de ses cours de russe, en échange, il nous donne une photo de son mariage.

Honeymoon package


L'hôtel est merveilleux, j'ai obtenu le "Honeymoon package" qui en plus des services habituels nous offre un dîner aux chandelles dans notre chambre et un massage aux huiles balinaises ainsi qu'un spa. Le grand bungalow dans lequel on logera est décoré de guirlandes, de nombreuses offrandes et fleurs sont disposées sur le lit et les meubles. Nous recevons un cocktail de bienvenue qui l'est tout autant. On s'installe. (Petite pause, pendant que j'écris, mon regard se pose sur la mer et deux poissons volants vont un concours de sauts.) Ce soir, repos. On profite juste un peu de la piscine avant que le soleil ne disparaisse derrière les arbres.
Avant de fermer les paupières, on boit deux grandes bouteilles de Bintang. On aura soif à Amed. Puis, couchés, on tente de trouver le sommeil quand un cri de gecko nous remet sur pieds. il semble tellement proche et c'est le cas, sur le mur, un énorme gecko nous regarde sans aucune crainte. La chambre est pleine de lézards de toutes sortes, en entrant, on en avait déjà aperçu deux au dos et à la queue rayées de blanc. On n'est pas les seuls à apprécier l'air conditionné.

Les temples Besakih et Kehen (Bali)

16 Juillet 2010

Le retour de notre cher Ketut

Un spa... royal


Il est 9 heures et Ketut nous attend déjà depuis 20 minutes à l'office de l'hôtel. Apparemment, il avait autant envie de nous revoir que nous. Moi, pendant ce temps, je visitais le spa de l'hôtel. Un seul mot, fabuleux. Situé en contrebas, le spa est conçu comme une grotte qui s'ouvre sur la rivière sacrée. Tous les bassins de détente, d'eau chaude et froide, les saunas... sont entourés de sculptures d'animaux et de forêt luxuriante. La musique et la lumière tamisée ajoutent à la quiétude des lieux. Un escalier donne accès à la rive de la rivière. Un peu plus haut, la deuxième piscine de l'hôtel, plus moderne, elle accueille surtout les familles avec enfants. Eh oui, y en a qui ont les moyens de se payer le Tjampuhan en famille.

Pura Besakih


Aujourd'hui, on prend la route de Sidemen qui serpente paresseusement entre de somptueuses rizières, des villages ruraux et des vues sur le spectaculaire volcan Agung. On monte lentement vers le volcan. Arrivé à une altitude de 1000 mètres s'offre à nous le temple le plus important de Bali. Le Pura Besakih est un ensemble de 23 temples dont les origines remontent à la préhistoire. En effet, les bases de pierre sur lesquels il est construit ressemble aux pyramides à degré que l'on situe au mégalithique, soit plus de 2000 ans. On monte de nombreuses marches entre les temples les plus sacrés et ceux destinés aux clans. Chaque balinais fait parti d'un clan et lors des grandes cérémonies de Besakih, tous les dix ans et cent ans, chaque clan se rassemble dans son temple dédié. La vue du haut de ce monument nous donne à voir toute la plaine jusqu'à la mer.

Le restaurant Mahagiri


Contrairement à nos habitudes, on ne mange pas dans un warung. Ils sont très peu nombreux ici et Ketut nous propose de manger dans un restaurant dont il vante la vue sur les rizières. En fin connaisseur de son pays, il ne s'est pas trompé. De la terrasse du restaurant Mahagiri, la vue sur les rizières et le volcan est magnifique. On s'installe mais Ketut ne s'assied pas, il dit préférer manger à la cantine avec les autres guides et chauffeurs. En fait, le prix de repas, 70 000 rupiahs est beaucoup trop élevé pour lui. Il nous laisse donc en tête à tête avec ce merveilleux paysage. Le repas vaut son prix, c'est un buffet avec de nombreuses spécialités que l'on a appris à apprécier et des beignets de bananes et fruits frais en dessert. Devant un tel repas, on dépasse le délai imparti et Tetuk, qui nous attendait depuis un moment nous en fait la remarque.

Pura Kehen


Tetuk nous propose de ne pas visiter le village de Duda, prévu au programme, mais de faire le Pura Kehen. Un temple est en effet très curieux. Il est construit à flanc de colline et son entrée se situe au sommet d'une volée de marches entourées non pas de dragons comme à l'habitude, mais d'éléphants à la trompe dressée. Dans la troisième cour, un banian gigantesque cache en son feuillage un kulkul. La seconde cour a les murs décorés de porcelaines chinoises, enfin, la cour intérieure renferme des sanctuaires, des trônes aux sculptures recherchées dédiés aux dieux de la trinité hindoue et un méru à 11 niveaux.

Théâtre d'ombres


On est contents de rentrer assez tôt finalement à l'hôtel car en soirée, on se rend au théâtre d'ombres Wayang Kulit . Arrivés bien à temps pour avoir les meilleures places, on est surpris par le théâtre. Il est composé d'un encadrement en bois, d'un tronc au milieu de deux tissus blancs. Après un moment, cela s'agite derrière le rideau. Plusieurs hommes ont pris possession des lieux et l'un d'eux tend la toile supérieure en l'accrochant au tronc à l'aide de couteaux. Une flamme s'allume et des sons d'instruments typiques se font entendre. Le spectacle raconte l'histoire d'un couple. Le mari a remporté une guerre tandis que son épouse et sa confidente sont prisonnières du roi des géants. Alors que le mari demande au roi des singes, magicien par ailleurs, de porter un anneau à sa bien-aimée, celle-ci broie du noir et se fait courtiser par son geôlier. Le roi des singes parvient à donner l'anneau et prévient la belle qu'elle doit s'enfuir car il détruira l'endroit. S'ensuit un combat avec le fils du roi des géants qui se change en dragon. Les flammes qu'il envoie sur le singe magicien sont renvoyées et détruisent le pays des géants. Heureusement, Sita s'est enfuie.
L'histoire promettait mais le spectacle ne fut pas du tout à la hauteur. On n'a pas apprécié. Les marionnettes sont belles mais le jeu est incompréhensible et le bruit fait par les musiciens finit par lasser. On nous avait pourtant vanté ce spectacle...

Temples et traditions (Bali)

15 Juillet 2010

L'eau et le feu.

Nouveau guide


Encore une fois, changement de guide, ce n'est pas Nathalie qui nous attend à l'office de l'hôtel mais son mari balinais, Wayan. Wayan, artiste-peintre à Ubud, après avoir épousé Nathalie, a vécu dix ans en France où il a pratiqué différents métiers comme cuisinier, horticulteur, ... Il a appris le français et surtout, a beaucoup apprécié le climat au point de se plaindre de la chaleur à Bali. Avec Nathalie, il a construit une guesthouse sur le terrain familial, ses parents ont insisté auprès de Nathalie pour qu'il en soit ainsi et c'est la tradition à Bali où les jeunes mariés se construisent un pavillon près du pavillon des parents. Ils sont idéalement situés sur la crête de Campuhan à quelques deux kilomètres du centre-ville.
On a vu dans le centre d'Ubud qu'une crémation royale se préparait et on demande à Wayan si c'est possible d'y assister. Wayan propose donc de commencer les visites et de revenir vers midi, heure du début des crémations.

Tirta empul


Wayan nous amène sur le site du temple Tirta empul remarquable par la richesse de son iconographie. Chaque sculpture, que ce soit de statue, de poteau, de siège... est remarquablement peinte de couleurs vives. Singes, éléphants, dragons, serpents et autres sont plus beaux les uns que les autres.
On part donc pour les sources sacrées de Tirta Empul. Les sources découvertes en 962 jaillissent dans un grand bassin à l'intérieur du temple. On les découvre par les remous de vase qu'elles provoquent au fond d'une eau cristalline. Elles s'écoulent ensuite dans une piscine où les balinais se rendent en pèlerinage et se baignent pour se purifier. Cet endroit est l'un des lieux sacrés les plus importants de Bali.

Des rizières... encore


La visite continue avec un très ancien monastère récupéré et transformé en temple. En chemin, Wayan nous propose de découvrir une magnifique vue sur des rizières. Des rizières, on en a vus des dizaines et on ne s'en lasse pas. Elles sont toutes différentes et toutes magnifiques. On ne s'en lasse pas. Le riz n'est jamais au même niveau de maturité, parfois la rizière est encore en préparation et le paysan la travaille avec la charrue tirée par les bœufs ou l'aplanit, parfois, c'est le moment de replanter les jeunes pousses, d'autrefois, les pousses jeunes se reflètent dans l'eau ou encore, arrivé à maturité, le riz est fauché et les femmes, courageuses, en font des gerbes qu'elles transportent par paniers entiers sur la tête pour les rassembler. Le blé sera ensuite séché, battu, tamisé et finalement empaqueté.

Gunung Kawi


Au bout de la route, un escalier de pierre descend vers la rivière. La roche semble avoir été taillée pour ouvrir le chemin. Au fond de la vallée luxuriante, de part et d'autre d'un pont, se dresse l'un des plus anciens monuments de Bali. Gunung Kawi se compose de 10 sanctuaires gravés dans la roche et abrités dans des niches hautes de 8 mètres. Chaque sanctuaire honorerait un membre de la famille royale de Bali du XIe siècle. On y retrouve aussi des habitations troglodytiques creusées dans la roche et dans lesquelles, des lits de pierre ont été aménagés par de moines des temps passés.

La crémation du roi


Wayan nous rappelle à l'ordre. Si on veut voir la crémation, il est temps de rentrer. Il gare la voiture près du temple dédié à la crémation des membres de la famille royale et on se rend à pied au centre d'Ubud. La circulation est déviée par la police, les câbles électriques qui habituellement enjambent la rue sont détachés et pendouillent le long des poteaux. Toute cette partie de la ville est sans électricité. Plus de frigo, d'air conditionné... Les balinais sont massés de part et d'autre et attendent assis dans la bonne humeur. On se croirait à Mons avant le passage du car d'or ou à Ath en attente des géants à part qu'ici, quelqu'un est mort et on va brûler son corps.
Arrivés au palais royal, c'est la grande foule, surtout de porteurs. Le taureau, futur cercueil du défunt, pointe fièrement ses cornes vers le ciel bleu, derrière lui, recouvert de dorures et des symboles religieux, le méru attend le corps. On attend aussi, encore une grosse heure en plein soleil pour enfin découvrir un autre pan des traditions religieuses locales. Quatre enfants de la famille se glissent entre les pattes du taureau noir sur lequel se hisse tant bien que mal un gros balinais. Autour du méru, ça s'agite aussi. Après que les musiciens se soient placés devant le cercueil, on hisse via la rampe d'accès le corps du mort. Des tissus sont tendus, des musiciens prennent place de chaque côté. La rampe est retirée et chargée dans un camion. La famille s'approche, des femmes portant sur la tête de riches offrandes fendent la foule.

Et... c'est la course


Tout est en place, le signal est donné, les deux groupes de musiciens entament des airs joyeux et le taureau est soulevé. Dans un effort commun, une cinquantaine d'hommes posent sur l'épaule chacun son espace de bambou et se lancent au pas de charge vers la route. Le premier virage à angle droit est entamé péniblement, ça passe, la route est droite maintenant jusqu'au deuxième virage avant l'arrivée. Derrière, encore plus impressionnant, le méru est levé, il penche dangereusement, mais sous les cris de guides, on le rétablit. Le virage est difficile, l'ensemble tangue dangereusement vers le centre touristique, on le pose afin de reprendre l'élan. Toute la largeur de la rue est prise par l'appareil. Ca y est, le virage est passé et les hommes se lancent à l'assaut de l'asphalte en courant. La foule, la famille, les femmes aux offrandes suivent puis le cortège s'arrête. 50 mètres ont été parcourus, les porteurs sont en nage car pour une fois à Ubud, le soleil est radieux, mais tout le monde est joyeux, les sourires sont sur les lèvres. C'est la fête. On ne pleure pas un mort à Bali, ça lui porterait malheur. Le cortège va s'ébrouer ainsi plusieurs fois, dans les côtes et les descentes, sur la mauvaise asphalte d'Ubud jusqu'au lieu de crémation.

Mise à feu


Les portages en bambou sont sciés, on incline le taureau et le pousse sur son socle. Il est en place. Trois fois, la famille et le corps contournent le cercueil et le corbillard. On découpe le dos de la bête et le corps y est placé avec offrandes et tissus. L'appareillage de crémation est installé par dessous puis vient le moment où le brûleur est allumé. Pendant quelques secondes, des flammèches lèchent les montants de bambous puis, on redresse la flamme et le ventre du géant noir est attaqué. Très vite il se transforme en torche, la fumée noire s'élève, la chaleur est intenable. La cérémonie va prendre fin, on décide de partir en ayant aperçu, cachée derrière une montagne d'offrandes, l'épouse du défunt, pleurer discrètement.

Dortoir à hérons


Il est seize heures, manifestement, on restera marqués par cette crémation. Il nous reste peu de temps pour d'autres visites et Wayan nous conduit directement au village de Petulu où des milliers de hérons blancs se rassemblent chaque soir et se perchant dans les arbres en bordure de la route. Il faut payer, bon. Ils exagèrent un peu là. Ils proposent que l'on fasse un don pour la protection des animaux mais ce sont des droits d'entrée déguisés. En plus, le spectacle est décevant. Les hérons sont là mais on n'a rien trouvé de mieux à faire que d'installer des tas de câbles et poteaux électriques devant les arbres. On en a assez, on rentre.
Arrivés à Ubud, on demande à Wayan de nous arrêter à un Warung, Nous avons faim. C'est la dernière visite avec ce couple franco-balinais. Nathalie et Wayan sont très gentils et compétents mais donnent un peu moins d'informations sur les traditions de Bali. Ils ont par contre une belle offre de logement à découvrir sur leur site Pariliana maison et table d'hôtes à Bali. On aspire à retrouver notre Tetuk.

Balade, Garuda et spectacle (Bali)

14 Juillet 2010

De la crête au Barong

La crête de Campuan


Aujourd'hui, promenade dans les alentours d'Ubud et plus particulièrement la crête de Campuan. C'est une balalde de 7 kilomètres qui débute à quelques centaines de mètres de l'hôtel. Cette fois, on ne réussit pas avec le temps et c'est la pluie qui nous accompagne. Nele couverte de son anorak jaune, moi surmonté d'un élégant parapluie, nous sommes parés. Nous tournons à gauche au panneau Ibah (un hôtel) et traversons le petit pont qui enjambe la rivière. Très vite, la nature remplace la ville. Le sentier est peu fréquenté. On arrive très vite sur une sorte de crête qui serpente entre rizières et gorge. On traverse des hautes herbes appelées alang-alang qui une fois coupées servent à couvrir les toits. Rizières, cocotiers, paysans au travail (même sous la pluie), insectes curieux, on ne sait où donner de la tête.

Village et temples


Un peu plus loin, on entre dans un village. Maisons ouvertes où les artistes sont heureux de nous présenter leur travail. On découvre aussi les villas occupées par de riches touristes allemands, australiens..
Plus loin, le temple Payogan vient d'être fêté. Les offrandes et autres attributs subsistent encore de ci de là. On est accueillis par une chienne et ses trois coquins de chiots. Au plafond du préau, des chauves-souris.
Le temple est intéressant surtout pour ses sculptures de lions, de singes, de vaches, de varans.

Mon Garuda, enfin!!!


Après, c'est moins joli, on revient à la civilisation, celle des maisons de béton, des motos et voitures. Les galeries d'art sont nombreuses et on en visite quelques-unes. Et là, contre toute attente, à travers une vitrine au hasard, je découvre un magnifique Garuda antique. Pas un garuda aux couleurs vives construit à la chaîne comme ceux du marché mais une pièce qui provient d'un temple. La vendeuse m'en demande 5 000 000 de rupiahs. Je négocie le prix, je joue. Finalement je l'emporte à un excellent prix. il est emballé et finalement, la dame s'aperçoit au moment où je lui temps les billets qu'elle m'a fait un beau cadeau. un jour on perd, un jour on gagne.

Spectacle traditionnel


On revient à l'hôtel. On range très précautionneusement le Garuda et on se prépare pour le spectacle. Ce soir, "Legong and Barong dance by Sekehe Gong Panca Artha, the great Mahabrata Epic and The best of clasical dance of Bali" au palais d'Ubud.
On y va une heure avant afin d'être bien placés, on comptait être les premiers mais deux français ont déjà pris les meilleures places. On s'installe près d'eux et on engage la conversation. Pas deux français habituels. Ils ont un camion aménagé en Argentine et un 4x4 prêt à les accueillir quand ils en ont envie en Namibie. Ils partent dès que l'envie les prend. Ils avaient des supermarchés, ils ont vendu, ils ont fait un super marché. La cour du palais se rempli pendant que les instruments de musique, bougies, spots... sont prestement installés.
19h30, le spectacle commence et là, comment dire, un enchantement. Une danseuse vite rejointe par deux autres contrôle avec une aisance incroyable les mouvements de ses membres, de ses doigts, de sa tête et de ses yeux. Puis, ça continue avec le Barong, animal mythologique et facétieux symbolisant le bien. Deux singes viennent le taquiner quand arrivent ensuite des seigneurs de la guerre, d'autres danseuses. Puis des villageois au caractère peint sur le visage déboulent sur scène, les tableaux s'enchaînent, il est question de lutte entre le bien et le mal, d'amour, de jalousie... 21h30, le spectacle est terminé, la troupe salue, nos yeux sont remplis d'étoiles.
On finit la soirée en prenant un verre au Lotus, juste devant le temple éclairé. Le temps est clément, la journée s'achève mieux qu'elle n'a commencée, on rentre.

Le volcan (Bali)

13 Juillet 2010

Lever de soleil sur le Batur

Un peu de culture


La région du Gunung Batur est une vaste cuvette au fond à moitié couvert d'eau, d'où émergent des cônes volcaniques encore en activité. Le paysage est spectaculaire. Le Gunung Batur est une double caldeira, ce qui signifie un cratère dans un autre. Le cratère externe qui forme les crêtes forme un ovale de 14 km de long et atteint par endroit 1500m. Le cratère interne atteint 1717m. Ces dix dernières années, son activité a fait naître plusieurs petits cônes sur son flanc. Plus de 20 éruptions ont été enregistrées depuis 1824. Les éruptions majeures ont eu lieu en 1917, 1926, 1963. Batur se trouvait à l'origine dans le cratère mais fut détruit par une violente éruption en 1917. Elle tua des milliers de personnes avant que la coulée de lave ne s'arrête à l'entrée du temple principal du village. Ceci fut interprété comme un bon présage et le village fut reconstruit au même endroit. Lors d'une nouvelle éruption, en 1926, la lave n'épargna que le sanctuaire le plus élevé. La catastrophe fit peu de victimes, le village ayant été évacué. Il fut cette fois reconstruit sur le bord du cratère et le sanctuaire rescapé, placé à l'intérieur d'un nouveau temple, le Pura Batur.
D'un point de vue spirituel, le Gunung Batur est la deuxième montagne de Bali, son temple revêt donc une importance capitale.

Et beaucoup d'efforts


On s'est levés à 2h00 du matin aujourd'hui pour arriver à Batur vers 3h30. Juste le temps d'ajuster son sac à dos et on y va. Notre guide de trekking s'appelle Tetuk, encore un et donc le quatrième de la famille... ben non, c'est le huitième garçon. On sort du village et on tourne à droite dans le parking. Après une demie heure de marche, on atteint une crête avec un sentier relativement bien tracé. Très vite le sentier devient très raide et on marche sur des rochers, des cailloux et du sable volcanique. Ca glisse. Dans le noir, même avec les (faibles) torches que nous avons reçues de notre guide, c'est très difficile. On est déjà couverts de transpiration et notre souffle est lourd. Quelques pauses sont nécessaires avant d'arriver au sommet. Une heure et demie de grimpette sur 4 km pour un dénivelé de 900 mètres. Tetuk nous fait entrer dans une hutte et nous propose de nous reposer. Le ciel est encore sombre, on a le temps, on ne se fait pas prier. Lui, disparaît et réapparaît plusieurs fois, très affairé. Une dame nous propose gentiment un coca. Pourquoi pas, c'est sympa. Grosse erreur, on n'a pas flairé l'arnaque et le coca coûte 25000 rupiahs. Futée, elle dépose un verre de thé devant nous, on se laisse tenter et rebelote. Par ici la monnaie. Décidément, il est très tôt, on n'a pas encore les idées claires. Comme par magie, Tetuk réapparaît et nous propose d'aller voir la cuisson des bananes et des œufs. Drôle d'idée, on le suit. On descend sur le flanc abrupt du volcan et là, dans un trou à même la montagne, on découvre notre breakfast qui cuit grâce à la chaleur du volcan. Vraiment très très chaud à quelques centimètres sous nos pieds.

Spectacle grandiose


On remonte et le spectacle commence. Malgré de gros nuages qui s'étaient amoncelés, le soleil commence à poindre le bout du nez. C'est splendide. Le tout dure une vingtaine de minutes et les appareils photos crépitent. Tetuk nous apporte notre petit déjeuner, sandwiches à la banane et œufs cuits dur. On mange face à l'un des plus beaux spectacles qui nous ait été donné de voir.
On se remet en route car on a décidé de faire le grand tour, celui qui passe par tous les cônes. Le chemin est très étroit en haut de la crête, cette fois, heureusement que le soleil nous éclaire sans ça, un pas de côté et c'est la chute dans la fournaise. De tous côtés des fumées volcaniques s'élèvent, des nuages bourgeonnent et les rochers se découvrent entre ombre et lumière. La crête extérieure semble flotter au-dessus du lac. C'est époustouflant, on se tourne de tous côtés au risque de buter contre un mauvais caillou.

Ne pas se faire arnaquer


Notre cher Tetuk nous guide hors des sentiers battus et s'arrête soudain pour nous montrer le chemin suivi par les autres. Lui, spécialement pour les bons touristes que nous sommes, il a pris un chemin "more beautyful". Mais quand on sera en bas... "do you understand"? Ouais, j'ai compris, un petit pourboire sera le bienvenu. Je me retourne et m'aperçois qu'on a descendu environ 400 mètres de poudreuse et qu'il sera pénible de remonter. J'acquiesce bien obligé mais heureusement, ça vaudra le détour et de toute façon, c'est le parcours que nous avions réservé.
On s'arrête sur une crête et Tetuk se met à fouiner dans le sol avec un bâton, il touille, retourne, chipote... Puis, il sort un morceau de roche volcanique et le porte à l'oreille, nous le donne, on se brûle, et on le porte également à l'oreille. La roche crépite. Tetuk déterre quelques morceaux en se brûlant la plante des pieds mais nous régale avec tous ces cailloux qui chantent. On continue.
On descend dans des coulées de sable volcanique, on a des cailloux plein les chaussures mais on prend vraiment notre pied. Notre troisième volcan, après l'Etna (Sicile) et la Soufrière (Guadeloupe), chacun différent, mais celui-ci nous a sans doute offert les plus belles vues.

Déjeuner royal


Le tour des cratères et le retour au point de départ dure environ trois heures. On passe entre des paysages désolés, lunaires et des coulées de lave pour finir sur des plantations de tomates et de choux à même la roche volcanique. Cette fois, la randonnée est terminée, il est 9h00, elle aura duré 5 heures. On rentre à Ubud, fatigués mais ravis et après une heure et demie de voiture crapahutant sur les bosses et dans les nids de poule, on arrive à l'hôtel royal juste à temps pour déjeuner de nouilles délicieuses, porridge de riz, saucisses, pommes de terre à la pelure, couques aux raisins, crêpes fourrées à la banane, fruits...

Farniente


On décide de se reposer et de passer un bon bout de temps à la piscine, au soleil, avec les lézards, écureuils, papillons et un serpent à tête jaune. Un membre du personnel vient me faire la causette et finement essaie de m'entraîner dans une visite d'un de ses "amis" peintres qui me ferait exceptionnellement des "special price" pour un tableau traditionnel: 15 000 000 de rupiahs. Finalement, je lui apprends que c'est mon "birthday" et il me propose une bouteille de champagne au prix exceptionnel, rien que pour moi, de 250 000 rupiahs au lieu de 900 000, tarif officiel de l'hôtel. OK, j'accepte, ça se passe en catimini, il a sans doute chipé la bouteille en réserve et empoche les billets. C'est une affaire pour moi, tant mieux mais aujourd'hui, on a découvert des balinais filous qui cherchent à obtenir l'argent des touristes et on n'aime pas ça.

Le Miro's


Ce soir, on mange dans un restaurant que nous a chaudement recommandé Nathalie et on n'est pas déçus. L'endroit s'appelle "Le Miro's" et on y est gentiment accueillis par deux charmantes dames, on choisit une table sous un arbre vénérable. On décide de prendre une bouteille de vin rouge, il est délicieusement fruité. La suite est excellente. Chez nous, ce restaurant ne serait pas loin d'être étoilé tant les saveurs sont finement et subtilement présentes dans chaque mets. Après notre entrée, qui n'était somme toute pas nécessaire, on a opté pour un plat qui propose la plupart des spécialités balinaises. Un véritable feu d'artifice de goûts.
Des anniversaires comme ça, j'en commande pour trente années successives.