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Amed et alentours (Bali)

21 Juillet 2010

Vélo à Amed... pas le bon choix

Jour 3


Aujourd'hui, on va profiter pleinement de notre lieu de villégiature. A 17h00, on aura droit au massage balinais prévu dans le "Honeymoon package". Donc, on décide d'aller à la plage jusque midi, de rentrer à l'hôtel faire une petite sieste avant d'investir le pool pour bronzer un peu et se détendre dans l'eau.
A 16h30, on est prêts à l'office. La voiture se fait attendre et finalement, on est conduits au "A Spa", à environ 1 km du Anda Amed resort. On est accueillis par une charmante balinaise qui nous propose immédiatement une serviette parfumée et un petit verre d'une liqueur non identifiée. Ensuite, sur un plateau, quatre petits récipients d'huiles parfumées sont présentés à notre choix. L'une romantique, l'autre épicée, la suivante relaxante etc. Chacun son huile: la romantique et la relaxante. On passe ensuite au vestiaire, une seule cabine d'une personne, pour enfiler notre peignoir et nos sandales.
Le massage commence par un soin des pieds. Trempés dans une eau parfumée où nagent une multitude de fleurs, les deux masseuses nous frottent les pieds doucement puis les brossent vigoureusement pour ensuite appuyer sur des points que l'on devine sensibles. Vient ensuite le moment de passer à table. On s'allonge sous un patio, les rideaux sont baissés, notre peignoir enlevé, on est recouverts d'un voile pudique. Tour à tour, nos délicieuses praticiennes dévoilent les parties du corps qui profiteront de leurs mains adroites, la jambe gauche puis la droite, le bras droit et l'épaule puis le gauche, la nuque, le dos. Le massage est doux puis énergique. Les mains se font insistantes sur les muscles et douces avec la peau. On est invités à se mettre sur le dos et l'opération recommence avec le visage, le ventre, les jambes, les pieds.
Au bout d'une heure, le massage est terminé, on se rhabille. De nouveau, on nous propose une serviette parfumée différemment et un verre d'eau cette fois. On nous reconduit à l'hôtel.
Après une journée durant laquelle on a déployé autant d'intenses et épuisants efforts physiques, on est affamés. On décide de se mettre à nouveau à la recherche d'un warung qui propose du Barracuda grillé. On s'équipe de la lampe laissée à disposition dans la chambre car la nuit est tombée, il est 18h00. A trois cents mètres de l'hôtel, on s'installe autour d'une des trois tables du petit restaurant. Le barracuda qu'on nous sert en petite quantité est bon quoiqu'un peu sec, par contre, l'accompagnement de légumes, de riz et d'épices est comme à l'accoutumée, délicieux, le tout arrosé d'une grande bouteille de Bintang.

Jour 4


Tôt levés, nous déjeunons goulument car on a décidé de se rendre à vélo au palais aquatique de Ajung. D'après la carte du guide "Lonely planet", il devrait y avoir environ 15 kilomètres. Même si on sait que ça monte, on se sent tout à fait en mesure d'y arriver. On s'y repose et on fait le chemin en sens inverse. 30 kilomètres sur une journée, ce n'est vraiment pas la mer à boire. Et pourtant...
Partis gaillardement, on a enfilé les montés tant qu'on a pu à vélo et à pied là où le pourcentage grimpait au-delà de nos possibilités. On a filé dans d'interminables descentes. Les paysages se sont succédé, différents, la mer à gauche, la montagne à droite, les villages que l'on apercevait en contrebas finissaient par être traversés au détour des lacets.
En chemin, on s'arrête devant une école maternelle. Les bâtiments sont à peine achevés que les enfants ont déjà envahi la classe. Une institutrice nous fait entrer et on y découvre une quarantaine d'enfants de 4 à 5 ans aux jolis costumes autour de tables multicolores chanter des chansons et mimer les paroles. On promet de leur offrir les boîtes de crayons de couleur que l'on a emportés de Belgique. La classe étant complètement vide de tout matériel, ils en auront bien besoin.
Au bout d'une vingtaine de kilomètres, point de palais aquatique en vue mais une fatigue légitime. Il est midi, le soleil tape dur et on a déjà ingurgité trois bouteilles d'aqua. On s'inquiète, pose la question aux indigènes qui, peu habitués de rencontrer des touristes dans ce coin sauvage, ne parlent pas vraiment anglais. Les annonces nous surprennent: entre 5 et 20 kilomètres à parcourir encore. On relit les cartes, vérifie l'échelle puis finalement, on s'aperçoit que de temps en temps, des bornes indiquent les distances et en réalité, entre Amed et Ajung, ce ne sont pas 15 kilomètres mais presque 40 qu'il aurait fallu avaler.
Découragés, on décide de faire demi-tour. Heureusement, on tombe sur un hollandais qui nous parle en anglais pour nous expliquer qu'il existe une petite route qui permet d'éviter la plus grosse côte de notre périple.
On arrive à l'hôtel vers 15h30 après avoir roulé et marché pendant 6 heures, bu et transpiré 6 litres d'eau.
Heureusement, les paysages rencontrés ont permis de négliger la déception de n'avoir pas vu le palais aquatique.

Jour 5


On décide finalement de rendre les vélos plus tôt et de passer la journée à l'hôtel. Sur le chemin, on s'arrête pour observer les salières. On n'est pas encore descendus de vélo que déjà une dame jaillit derrière nous, venue d'on ne sait où. Elle nous propose d'acheter du sel, on en a déjà, on lui fait comprendre, elle abandonne vite mais au loin, deux gamins sont sortis d'un fossé d'observation et accourent vers nous avec paniers, sel, bijoux. Difficile de leur expliquer qu'on en a déjà, qu'on ne peut pas acheter à tout le monde et même que nos bagages sont remplis.
Le sel que ces gamins vendent est produit sur place. Les paludiers d'Amed extraient le sel de la mer selon une méthode ancestrale. L'eau de mer est transvasée dans de grands récipients en bambou qui la filtrent. Elle est ensuite coulée dans des demi troncs de palmier évidés où elle s'évapore. Le sel produit en petite quantité est fort prisé dans les restaurants, ses cristaux gris sont d'ailleurs délicieux. Localement, il est utilisé à la conservation du poisson.
Puisqu'on évoque le poisson, il est important ici de le manger frais car la chaîne du froid est complètement inconnue. Le poisson pêché est apporté sur la plage dans les bateaux typiques. Il y passe de main en main pour finalement atterrir dans des bassins d'une quarantaine de kilos portés sur la tête par de jeunes filles jusqu'à la route toujours au-dessus de la plage. Là, les anciens le trient, gros, petits, très petits (jetés sur le côté et pas remis à la mer) et le veillent attendant le camion qui fait sa tournée. Le poisson déjà bien raide est transvasé de bassin en bassin sans jamais rencontrer la glace puis dans le camion sans bâche, il est laissé en plein soleil. Finalement, il arrive dans les restaurants où on le vide sans l'abîmer et on l'empale sur un bâton de la gueule à la queue afin de pouvoir le griller facilement.
A l'hôtel, une bonne demi-heure de nage avec madame Bébecque qui en a profité pour faire sa toilette tandis que monsieur Bébec nous observait de loin.
Ce soir, dîné aux chandelles sur la terrasse de la chambre. Chouette! C'est le "Honeymoon package". 25 ans de mariage. Ça se fête! On aura une bouteille de champagne balinais.

Amed (Bali)

18 Juillet 2010

Bon temps à la playa

L'hôtel


Notre hôtel, le Anda Amed resort est composé de 10 villas à flanc de colline, dans un luxuriant jardin et face à la mer. La nôtre dispose d'un grand lit dans une vaste pièce et d'une immense salle de bain avec bain et douche séparés. Une cascade mène à une piscine avec effet de vue infinie sur l'océan. Il est situé exactement à Bunutan, un plateau ensoleillé et aride.
A l'hôtel, il y a deux stars. Bébec et Bébecque. Deux magnifiques canards. Ils prennent leur repas avec les touristes. Dès qu'un plat est servi, ils tournent autour des tables en "coincoinnant" et en lançant des œillades irrésistibles. On leur lance un peu de riz, du pain, des légumes, ils adorent puis se précipitent boire goulument à même la piscine. Le matin, ils barbotent dans l'eau, se lavent plume après plume et l'après-midi, ils siestent sous une table. Ils sont la principale attraction de l'hôtel et chacun les adore. Peut-être pas le personnel qui régulièrement efface les traces de leurs bombances digérées. Le personnel par ailleurs est vraiment très gentil. Toujours souriant et accueillant. Nos lits sont refaits dès le petit déjeuner et avant le coucher, les moustiquaires sont mises en place et la couverture préparée. On est presque bordés.

Amed


Amed est le nom donné à la bande côtière qui s'étire sur une vingtaine de kilomètres et qui est encore calme alors que partout, les hôtels poussent comme des champignons. Les petits villages se suivent et se ressemblent, mènent à des plages de sable noir séparées l'une de l'autre de coulées de roches volcaniques noires. Les barques colorées traditionnelles (jukung) sont nombreuses au point de s'étaler sur toute la longueur des plages. Parfois, la plage est prolongée par une installation particulière de parcelles délimitées et de construction en bois étonnantes: les salières. Les points de vue sont nombreux mais pour les endroits plus sauvages, mieux vaut se rendre à Tulamben où les paysages extraordinaires se succèdent.

Jour 1


On ne sait toujours pas conduire les mobylettes alors, on opte pour le vélo. On en loue deux pour la semaine et nous voilà partis. Evidemment, toujours un peu fêlés, on enchaîne les kilomètres et les côtes vers Tulamben sans se soucier qu'il faudra ensuite revenir sur nos pas. On roule ainsi durant environ 5 heures sous un soleil de plomb et on ingurgite 5 litres d'eau. Finalement, on aspire rentre à l'hôtel et plonger nos corps endoloris (surtout les fesses) par des efforts dont on n'a plus l'habitude.

Jour 2


Aujourd'hui, le programme est plus cool. On enfourche nos vélos en se promettant de se poser dès la plage trouvée. On se dirige vers le sud, on passe le village de Lipah et on choisit la très jolie plage de Lehan. On loue un masque et un tuba, on emprunte un sentier jonché de détritus (C'est le chemin indiqué par le panneau "The beach 50 m) et on arrive sur une très belle plage. Nos yeux ont déjà choisi notre territoire de bronzette, au bout, à côté de rochers volcaniques, une bande de sable blanc nous tend ses grains. Tout de suite je me précipite à l'eau et découvre le monde du silence. Merveilleux, le fond de la baie est recouvert de coraux et des poissons de toutes les formes et couleurs s'y déplacent au gré de la houle.
Les locaux rentrent de la pêche. La méthode est radicale: à environ 200 mètres, ils tombent la voile puis naviguent au moteur. A 20 mètres, ils mettent les gaz, le bateau se cabre et s'élance à l'assaut de la plage où il glisse presqu'entièrement avant de s'échouer. Le spectacle se reproduit une dizaine de fois puis la plage retrouve son calme juste perturbé par le bruit des vagues.
A nouveau, je plonge sous les eaux turquoise et cette fois, je vais plus loin. Le spectacle est encore plus enchanteur, j'ai l'impression de flotter au-dessus d'un jardin exubérant, les coraux varient du rouge au bleu, même les étoiles de mer sont mauves. Des poissons bleu électrique, jaunes, oranges, multicolores, aux reflets d'argent ou d'émeraude, aux formes les plus diverses, longs et fins, plats et hauts, gonflés comme des baudruches ou effilés comme des aiguilles... Les uns nagent en bancs, les autres sur le côté, certains mangent d'autres flânent juste sous la surface. Les courants sont parfois froids parfois très chauds.
Il est temps de rentrer à l'hôtel si on veut pouvoir encore profiter de la piscine. Ce soir, on ira dans un café "Free internet" pour poster ces pages et téléphoner car ici, bien que je capte deux réseaux, la connexion est chère. Puis, on tentera de trouver un warang qui propose du barracuda grillé.

Tenganan, Gangga et Honeymoon (Bali)

17 Juillet 2010

En route pour Amed et la playa

En route mauvaise troupe


Voilà, après un breakfast excessivement copieux, on rejoint Ketut et le chauffeur pour le trajet entre Ubud et Amed. La route passe par Tenganan et Tirta Gangga.

Les Bali-Agan de Tenganan


Le village de Tenganan nous fait remonter le temps. Habité par les Bali-Agan, les descendants très conservateurs des premiers arrivants de Bali, l'ensemble reste assez traditionnel bien que des signes évidents de modernité ne trompent guère sur l'évolution future du lieu. L'endroit est normalement piétonnier mais les locaux, comme tout balinais qui se respecte, utilise la mobylette dans la rue. Le village est entouré de murs et sur fond de collines verdoyantes. L'entrée n'est pas payante mais un don pour permettre évidemment de conserver l'endroit, est demandé. Directement, on peut découvrir l'habitation traditionnelle des Bali-Agan, la seule, elle a été reconstruite à l'identique, les autres ayant disparu pour des habitations diverses de la plus richement décorée à la plus pauvre. Les guides tels "Lonely planet" nous parle de deux rangées de maisons identiques de part et d'autres d'une rue principale, mais leurs responsables éditoriaux n'y sont sans doute pas venus depuis trente ans. La principale curiosité est le tissage traditionnel et authentique celui-là du "Kamben gringsing", des bandes de tissus qui ont des pouvoirs magiques et protègent celui qui les porte. On aimerait être ainsi protégé mais une bande de tissus de 20 cm sur 1 m coûte environ 500 euros. On se demande qui les achète car leur beauté est très relative. En tout cas, leur confection est curieuse, les fils sont teints avant le passage sur le métier et le savoir-faire des tisserandes est impressionnant.

Tirta Gangga


On ne s'attarde guère car la route est encore longue et on se dirige vers
Tirta Gangga. Après avoir payé le traditionnel droit d'entrée, on se retrouve au milieu de pièces d'eau ravissantes où de nombreuses statues crachent de l'eau. Les carpes sont grosses, nourries par des hordes de touristes. Après avoir flâné sur les pierres posées dans le bassin, on profite du très grand bassin pour se rafraîchir. Les cabines sont dégueulasses mais pas encore autant que les toilettes. Ça ne nous décourage pas et on plonge très vite une tête dans l'eau claire du bassin. L'eau est délicieuse et provient directement de la source. On n'oublie évidemment pas de se doucher avec notre savon désinfectant et on termine la visite par quelques photos en compagnies des sorcières et des barongs.

Au revoir Ketut


Il est temps de se diriger vers la côte est. Le paysage change, le volcan Gunung Agung, haut de 3142 m, fait son apparition, il est complètement dégagé. Les terres sont arides et les rizières disparaissent au profit de plantations de cacahuètes et de patates douces. Enfin, au détour d'une côte, la mer, magnifique, bleue, verte, transparente. La chaleur est plus sèche et le soleil plus mordant. L'auto s'arrête en contrebas de l'hôtel Anda Amed. Il est l'heure de dire adieu à Ketut qui a été merveilleux durant les 7 jours passés en sa compagnie. On lui règle la facture prévue en ajoutant un solide pourboire. Il est très satisfait, on sait qu'avec ce qu'on lui a donné, il pourra sans doute se payer une partie de ses cours de russe, en échange, il nous donne une photo de son mariage.

Honeymoon package


L'hôtel est merveilleux, j'ai obtenu le "Honeymoon package" qui en plus des services habituels nous offre un dîner aux chandelles dans notre chambre et un massage aux huiles balinaises ainsi qu'un spa. Le grand bungalow dans lequel on logera est décoré de guirlandes, de nombreuses offrandes et fleurs sont disposées sur le lit et les meubles. Nous recevons un cocktail de bienvenue qui l'est tout autant. On s'installe. (Petite pause, pendant que j'écris, mon regard se pose sur la mer et deux poissons volants vont un concours de sauts.) Ce soir, repos. On profite juste un peu de la piscine avant que le soleil ne disparaisse derrière les arbres.
Avant de fermer les paupières, on boit deux grandes bouteilles de Bintang. On aura soif à Amed. Puis, couchés, on tente de trouver le sommeil quand un cri de gecko nous remet sur pieds. il semble tellement proche et c'est le cas, sur le mur, un énorme gecko nous regarde sans aucune crainte. La chambre est pleine de lézards de toutes sortes, en entrant, on en avait déjà aperçu deux au dos et à la queue rayées de blanc. On n'est pas les seuls à apprécier l'air conditionné.

Les temples Besakih et Kehen (Bali)

16 Juillet 2010

Le retour de notre cher Ketut

Un spa... royal


Il est 9 heures et Ketut nous attend déjà depuis 20 minutes à l'office de l'hôtel. Apparemment, il avait autant envie de nous revoir que nous. Moi, pendant ce temps, je visitais le spa de l'hôtel. Un seul mot, fabuleux. Situé en contrebas, le spa est conçu comme une grotte qui s'ouvre sur la rivière sacrée. Tous les bassins de détente, d'eau chaude et froide, les saunas... sont entourés de sculptures d'animaux et de forêt luxuriante. La musique et la lumière tamisée ajoutent à la quiétude des lieux. Un escalier donne accès à la rive de la rivière. Un peu plus haut, la deuxième piscine de l'hôtel, plus moderne, elle accueille surtout les familles avec enfants. Eh oui, y en a qui ont les moyens de se payer le Tjampuhan en famille.

Pura Besakih


Aujourd'hui, on prend la route de Sidemen qui serpente paresseusement entre de somptueuses rizières, des villages ruraux et des vues sur le spectaculaire volcan Agung. On monte lentement vers le volcan. Arrivé à une altitude de 1000 mètres s'offre à nous le temple le plus important de Bali. Le Pura Besakih est un ensemble de 23 temples dont les origines remontent à la préhistoire. En effet, les bases de pierre sur lesquels il est construit ressemble aux pyramides à degré que l'on situe au mégalithique, soit plus de 2000 ans. On monte de nombreuses marches entre les temples les plus sacrés et ceux destinés aux clans. Chaque balinais fait parti d'un clan et lors des grandes cérémonies de Besakih, tous les dix ans et cent ans, chaque clan se rassemble dans son temple dédié. La vue du haut de ce monument nous donne à voir toute la plaine jusqu'à la mer.

Le restaurant Mahagiri


Contrairement à nos habitudes, on ne mange pas dans un warung. Ils sont très peu nombreux ici et Ketut nous propose de manger dans un restaurant dont il vante la vue sur les rizières. En fin connaisseur de son pays, il ne s'est pas trompé. De la terrasse du restaurant Mahagiri, la vue sur les rizières et le volcan est magnifique. On s'installe mais Ketut ne s'assied pas, il dit préférer manger à la cantine avec les autres guides et chauffeurs. En fait, le prix de repas, 70 000 rupiahs est beaucoup trop élevé pour lui. Il nous laisse donc en tête à tête avec ce merveilleux paysage. Le repas vaut son prix, c'est un buffet avec de nombreuses spécialités que l'on a appris à apprécier et des beignets de bananes et fruits frais en dessert. Devant un tel repas, on dépasse le délai imparti et Tetuk, qui nous attendait depuis un moment nous en fait la remarque.

Pura Kehen


Tetuk nous propose de ne pas visiter le village de Duda, prévu au programme, mais de faire le Pura Kehen. Un temple est en effet très curieux. Il est construit à flanc de colline et son entrée se situe au sommet d'une volée de marches entourées non pas de dragons comme à l'habitude, mais d'éléphants à la trompe dressée. Dans la troisième cour, un banian gigantesque cache en son feuillage un kulkul. La seconde cour a les murs décorés de porcelaines chinoises, enfin, la cour intérieure renferme des sanctuaires, des trônes aux sculptures recherchées dédiés aux dieux de la trinité hindoue et un méru à 11 niveaux.

Théâtre d'ombres


On est contents de rentrer assez tôt finalement à l'hôtel car en soirée, on se rend au théâtre d'ombres Wayang Kulit . Arrivés bien à temps pour avoir les meilleures places, on est surpris par le théâtre. Il est composé d'un encadrement en bois, d'un tronc au milieu de deux tissus blancs. Après un moment, cela s'agite derrière le rideau. Plusieurs hommes ont pris possession des lieux et l'un d'eux tend la toile supérieure en l'accrochant au tronc à l'aide de couteaux. Une flamme s'allume et des sons d'instruments typiques se font entendre. Le spectacle raconte l'histoire d'un couple. Le mari a remporté une guerre tandis que son épouse et sa confidente sont prisonnières du roi des géants. Alors que le mari demande au roi des singes, magicien par ailleurs, de porter un anneau à sa bien-aimée, celle-ci broie du noir et se fait courtiser par son geôlier. Le roi des singes parvient à donner l'anneau et prévient la belle qu'elle doit s'enfuir car il détruira l'endroit. S'ensuit un combat avec le fils du roi des géants qui se change en dragon. Les flammes qu'il envoie sur le singe magicien sont renvoyées et détruisent le pays des géants. Heureusement, Sita s'est enfuie.
L'histoire promettait mais le spectacle ne fut pas du tout à la hauteur. On n'a pas apprécié. Les marionnettes sont belles mais le jeu est incompréhensible et le bruit fait par les musiciens finit par lasser. On nous avait pourtant vanté ce spectacle...

Temples et traditions (Bali)

15 Juillet 2010

L'eau et le feu.

Nouveau guide


Encore une fois, changement de guide, ce n'est pas Nathalie qui nous attend à l'office de l'hôtel mais son mari balinais, Wayan. Wayan, artiste-peintre à Ubud, après avoir épousé Nathalie, a vécu dix ans en France où il a pratiqué différents métiers comme cuisinier, horticulteur, ... Il a appris le français et surtout, a beaucoup apprécié le climat au point de se plaindre de la chaleur à Bali. Avec Nathalie, il a construit une guesthouse sur le terrain familial, ses parents ont insisté auprès de Nathalie pour qu'il en soit ainsi et c'est la tradition à Bali où les jeunes mariés se construisent un pavillon près du pavillon des parents. Ils sont idéalement situés sur la crête de Campuhan à quelques deux kilomètres du centre-ville.
On a vu dans le centre d'Ubud qu'une crémation royale se préparait et on demande à Wayan si c'est possible d'y assister. Wayan propose donc de commencer les visites et de revenir vers midi, heure du début des crémations.

Tirta empul


Wayan nous amène sur le site du temple Tirta empul remarquable par la richesse de son iconographie. Chaque sculpture, que ce soit de statue, de poteau, de siège... est remarquablement peinte de couleurs vives. Singes, éléphants, dragons, serpents et autres sont plus beaux les uns que les autres.
On part donc pour les sources sacrées de Tirta Empul. Les sources découvertes en 962 jaillissent dans un grand bassin à l'intérieur du temple. On les découvre par les remous de vase qu'elles provoquent au fond d'une eau cristalline. Elles s'écoulent ensuite dans une piscine où les balinais se rendent en pèlerinage et se baignent pour se purifier. Cet endroit est l'un des lieux sacrés les plus importants de Bali.

Des rizières... encore


La visite continue avec un très ancien monastère récupéré et transformé en temple. En chemin, Wayan nous propose de découvrir une magnifique vue sur des rizières. Des rizières, on en a vus des dizaines et on ne s'en lasse pas. Elles sont toutes différentes et toutes magnifiques. On ne s'en lasse pas. Le riz n'est jamais au même niveau de maturité, parfois la rizière est encore en préparation et le paysan la travaille avec la charrue tirée par les bœufs ou l'aplanit, parfois, c'est le moment de replanter les jeunes pousses, d'autrefois, les pousses jeunes se reflètent dans l'eau ou encore, arrivé à maturité, le riz est fauché et les femmes, courageuses, en font des gerbes qu'elles transportent par paniers entiers sur la tête pour les rassembler. Le blé sera ensuite séché, battu, tamisé et finalement empaqueté.

Gunung Kawi


Au bout de la route, un escalier de pierre descend vers la rivière. La roche semble avoir été taillée pour ouvrir le chemin. Au fond de la vallée luxuriante, de part et d'autre d'un pont, se dresse l'un des plus anciens monuments de Bali. Gunung Kawi se compose de 10 sanctuaires gravés dans la roche et abrités dans des niches hautes de 8 mètres. Chaque sanctuaire honorerait un membre de la famille royale de Bali du XIe siècle. On y retrouve aussi des habitations troglodytiques creusées dans la roche et dans lesquelles, des lits de pierre ont été aménagés par de moines des temps passés.

La crémation du roi


Wayan nous rappelle à l'ordre. Si on veut voir la crémation, il est temps de rentrer. Il gare la voiture près du temple dédié à la crémation des membres de la famille royale et on se rend à pied au centre d'Ubud. La circulation est déviée par la police, les câbles électriques qui habituellement enjambent la rue sont détachés et pendouillent le long des poteaux. Toute cette partie de la ville est sans électricité. Plus de frigo, d'air conditionné... Les balinais sont massés de part et d'autre et attendent assis dans la bonne humeur. On se croirait à Mons avant le passage du car d'or ou à Ath en attente des géants à part qu'ici, quelqu'un est mort et on va brûler son corps.
Arrivés au palais royal, c'est la grande foule, surtout de porteurs. Le taureau, futur cercueil du défunt, pointe fièrement ses cornes vers le ciel bleu, derrière lui, recouvert de dorures et des symboles religieux, le méru attend le corps. On attend aussi, encore une grosse heure en plein soleil pour enfin découvrir un autre pan des traditions religieuses locales. Quatre enfants de la famille se glissent entre les pattes du taureau noir sur lequel se hisse tant bien que mal un gros balinais. Autour du méru, ça s'agite aussi. Après que les musiciens se soient placés devant le cercueil, on hisse via la rampe d'accès le corps du mort. Des tissus sont tendus, des musiciens prennent place de chaque côté. La rampe est retirée et chargée dans un camion. La famille s'approche, des femmes portant sur la tête de riches offrandes fendent la foule.

Et... c'est la course


Tout est en place, le signal est donné, les deux groupes de musiciens entament des airs joyeux et le taureau est soulevé. Dans un effort commun, une cinquantaine d'hommes posent sur l'épaule chacun son espace de bambou et se lancent au pas de charge vers la route. Le premier virage à angle droit est entamé péniblement, ça passe, la route est droite maintenant jusqu'au deuxième virage avant l'arrivée. Derrière, encore plus impressionnant, le méru est levé, il penche dangereusement, mais sous les cris de guides, on le rétablit. Le virage est difficile, l'ensemble tangue dangereusement vers le centre touristique, on le pose afin de reprendre l'élan. Toute la largeur de la rue est prise par l'appareil. Ca y est, le virage est passé et les hommes se lancent à l'assaut de l'asphalte en courant. La foule, la famille, les femmes aux offrandes suivent puis le cortège s'arrête. 50 mètres ont été parcourus, les porteurs sont en nage car pour une fois à Ubud, le soleil est radieux, mais tout le monde est joyeux, les sourires sont sur les lèvres. C'est la fête. On ne pleure pas un mort à Bali, ça lui porterait malheur. Le cortège va s'ébrouer ainsi plusieurs fois, dans les côtes et les descentes, sur la mauvaise asphalte d'Ubud jusqu'au lieu de crémation.

Mise à feu


Les portages en bambou sont sciés, on incline le taureau et le pousse sur son socle. Il est en place. Trois fois, la famille et le corps contournent le cercueil et le corbillard. On découpe le dos de la bête et le corps y est placé avec offrandes et tissus. L'appareillage de crémation est installé par dessous puis vient le moment où le brûleur est allumé. Pendant quelques secondes, des flammèches lèchent les montants de bambous puis, on redresse la flamme et le ventre du géant noir est attaqué. Très vite il se transforme en torche, la fumée noire s'élève, la chaleur est intenable. La cérémonie va prendre fin, on décide de partir en ayant aperçu, cachée derrière une montagne d'offrandes, l'épouse du défunt, pleurer discrètement.

Dortoir à hérons


Il est seize heures, manifestement, on restera marqués par cette crémation. Il nous reste peu de temps pour d'autres visites et Wayan nous conduit directement au village de Petulu où des milliers de hérons blancs se rassemblent chaque soir et se perchant dans les arbres en bordure de la route. Il faut payer, bon. Ils exagèrent un peu là. Ils proposent que l'on fasse un don pour la protection des animaux mais ce sont des droits d'entrée déguisés. En plus, le spectacle est décevant. Les hérons sont là mais on n'a rien trouvé de mieux à faire que d'installer des tas de câbles et poteaux électriques devant les arbres. On en a assez, on rentre.
Arrivés à Ubud, on demande à Wayan de nous arrêter à un Warung, Nous avons faim. C'est la dernière visite avec ce couple franco-balinais. Nathalie et Wayan sont très gentils et compétents mais donnent un peu moins d'informations sur les traditions de Bali. Ils ont par contre une belle offre de logement à découvrir sur leur site Pariliana maison et table d'hôtes à Bali. On aspire à retrouver notre Tetuk.

Balade, Garuda et spectacle (Bali)

14 Juillet 2010

De la crête au Barong

La crête de Campuan


Aujourd'hui, promenade dans les alentours d'Ubud et plus particulièrement la crête de Campuan. C'est une balalde de 7 kilomètres qui débute à quelques centaines de mètres de l'hôtel. Cette fois, on ne réussit pas avec le temps et c'est la pluie qui nous accompagne. Nele couverte de son anorak jaune, moi surmonté d'un élégant parapluie, nous sommes parés. Nous tournons à gauche au panneau Ibah (un hôtel) et traversons le petit pont qui enjambe la rivière. Très vite, la nature remplace la ville. Le sentier est peu fréquenté. On arrive très vite sur une sorte de crête qui serpente entre rizières et gorge. On traverse des hautes herbes appelées alang-alang qui une fois coupées servent à couvrir les toits. Rizières, cocotiers, paysans au travail (même sous la pluie), insectes curieux, on ne sait où donner de la tête.

Village et temples


Un peu plus loin, on entre dans un village. Maisons ouvertes où les artistes sont heureux de nous présenter leur travail. On découvre aussi les villas occupées par de riches touristes allemands, australiens..
Plus loin, le temple Payogan vient d'être fêté. Les offrandes et autres attributs subsistent encore de ci de là. On est accueillis par une chienne et ses trois coquins de chiots. Au plafond du préau, des chauves-souris.
Le temple est intéressant surtout pour ses sculptures de lions, de singes, de vaches, de varans.

Mon Garuda, enfin!!!


Après, c'est moins joli, on revient à la civilisation, celle des maisons de béton, des motos et voitures. Les galeries d'art sont nombreuses et on en visite quelques-unes. Et là, contre toute attente, à travers une vitrine au hasard, je découvre un magnifique Garuda antique. Pas un garuda aux couleurs vives construit à la chaîne comme ceux du marché mais une pièce qui provient d'un temple. La vendeuse m'en demande 5 000 000 de rupiahs. Je négocie le prix, je joue. Finalement je l'emporte à un excellent prix. il est emballé et finalement, la dame s'aperçoit au moment où je lui temps les billets qu'elle m'a fait un beau cadeau. un jour on perd, un jour on gagne.

Spectacle traditionnel


On revient à l'hôtel. On range très précautionneusement le Garuda et on se prépare pour le spectacle. Ce soir, "Legong and Barong dance by Sekehe Gong Panca Artha, the great Mahabrata Epic and The best of clasical dance of Bali" au palais d'Ubud.
On y va une heure avant afin d'être bien placés, on comptait être les premiers mais deux français ont déjà pris les meilleures places. On s'installe près d'eux et on engage la conversation. Pas deux français habituels. Ils ont un camion aménagé en Argentine et un 4x4 prêt à les accueillir quand ils en ont envie en Namibie. Ils partent dès que l'envie les prend. Ils avaient des supermarchés, ils ont vendu, ils ont fait un super marché. La cour du palais se rempli pendant que les instruments de musique, bougies, spots... sont prestement installés.
19h30, le spectacle commence et là, comment dire, un enchantement. Une danseuse vite rejointe par deux autres contrôle avec une aisance incroyable les mouvements de ses membres, de ses doigts, de sa tête et de ses yeux. Puis, ça continue avec le Barong, animal mythologique et facétieux symbolisant le bien. Deux singes viennent le taquiner quand arrivent ensuite des seigneurs de la guerre, d'autres danseuses. Puis des villageois au caractère peint sur le visage déboulent sur scène, les tableaux s'enchaînent, il est question de lutte entre le bien et le mal, d'amour, de jalousie... 21h30, le spectacle est terminé, la troupe salue, nos yeux sont remplis d'étoiles.
On finit la soirée en prenant un verre au Lotus, juste devant le temple éclairé. Le temps est clément, la journée s'achève mieux qu'elle n'a commencée, on rentre.

Le volcan (Bali)

13 Juillet 2010

Lever de soleil sur le Batur

Un peu de culture


La région du Gunung Batur est une vaste cuvette au fond à moitié couvert d'eau, d'où émergent des cônes volcaniques encore en activité. Le paysage est spectaculaire. Le Gunung Batur est une double caldeira, ce qui signifie un cratère dans un autre. Le cratère externe qui forme les crêtes forme un ovale de 14 km de long et atteint par endroit 1500m. Le cratère interne atteint 1717m. Ces dix dernières années, son activité a fait naître plusieurs petits cônes sur son flanc. Plus de 20 éruptions ont été enregistrées depuis 1824. Les éruptions majeures ont eu lieu en 1917, 1926, 1963. Batur se trouvait à l'origine dans le cratère mais fut détruit par une violente éruption en 1917. Elle tua des milliers de personnes avant que la coulée de lave ne s'arrête à l'entrée du temple principal du village. Ceci fut interprété comme un bon présage et le village fut reconstruit au même endroit. Lors d'une nouvelle éruption, en 1926, la lave n'épargna que le sanctuaire le plus élevé. La catastrophe fit peu de victimes, le village ayant été évacué. Il fut cette fois reconstruit sur le bord du cratère et le sanctuaire rescapé, placé à l'intérieur d'un nouveau temple, le Pura Batur.
D'un point de vue spirituel, le Gunung Batur est la deuxième montagne de Bali, son temple revêt donc une importance capitale.

Et beaucoup d'efforts


On s'est levés à 2h00 du matin aujourd'hui pour arriver à Batur vers 3h30. Juste le temps d'ajuster son sac à dos et on y va. Notre guide de trekking s'appelle Tetuk, encore un et donc le quatrième de la famille... ben non, c'est le huitième garçon. On sort du village et on tourne à droite dans le parking. Après une demie heure de marche, on atteint une crête avec un sentier relativement bien tracé. Très vite le sentier devient très raide et on marche sur des rochers, des cailloux et du sable volcanique. Ca glisse. Dans le noir, même avec les (faibles) torches que nous avons reçues de notre guide, c'est très difficile. On est déjà couverts de transpiration et notre souffle est lourd. Quelques pauses sont nécessaires avant d'arriver au sommet. Une heure et demie de grimpette sur 4 km pour un dénivelé de 900 mètres. Tetuk nous fait entrer dans une hutte et nous propose de nous reposer. Le ciel est encore sombre, on a le temps, on ne se fait pas prier. Lui, disparaît et réapparaît plusieurs fois, très affairé. Une dame nous propose gentiment un coca. Pourquoi pas, c'est sympa. Grosse erreur, on n'a pas flairé l'arnaque et le coca coûte 25000 rupiahs. Futée, elle dépose un verre de thé devant nous, on se laisse tenter et rebelote. Par ici la monnaie. Décidément, il est très tôt, on n'a pas encore les idées claires. Comme par magie, Tetuk réapparaît et nous propose d'aller voir la cuisson des bananes et des œufs. Drôle d'idée, on le suit. On descend sur le flanc abrupt du volcan et là, dans un trou à même la montagne, on découvre notre breakfast qui cuit grâce à la chaleur du volcan. Vraiment très très chaud à quelques centimètres sous nos pieds.

Spectacle grandiose


On remonte et le spectacle commence. Malgré de gros nuages qui s'étaient amoncelés, le soleil commence à poindre le bout du nez. C'est splendide. Le tout dure une vingtaine de minutes et les appareils photos crépitent. Tetuk nous apporte notre petit déjeuner, sandwiches à la banane et œufs cuits dur. On mange face à l'un des plus beaux spectacles qui nous ait été donné de voir.
On se remet en route car on a décidé de faire le grand tour, celui qui passe par tous les cônes. Le chemin est très étroit en haut de la crête, cette fois, heureusement que le soleil nous éclaire sans ça, un pas de côté et c'est la chute dans la fournaise. De tous côtés des fumées volcaniques s'élèvent, des nuages bourgeonnent et les rochers se découvrent entre ombre et lumière. La crête extérieure semble flotter au-dessus du lac. C'est époustouflant, on se tourne de tous côtés au risque de buter contre un mauvais caillou.

Ne pas se faire arnaquer


Notre cher Tetuk nous guide hors des sentiers battus et s'arrête soudain pour nous montrer le chemin suivi par les autres. Lui, spécialement pour les bons touristes que nous sommes, il a pris un chemin "more beautyful". Mais quand on sera en bas... "do you understand"? Ouais, j'ai compris, un petit pourboire sera le bienvenu. Je me retourne et m'aperçois qu'on a descendu environ 400 mètres de poudreuse et qu'il sera pénible de remonter. J'acquiesce bien obligé mais heureusement, ça vaudra le détour et de toute façon, c'est le parcours que nous avions réservé.
On s'arrête sur une crête et Tetuk se met à fouiner dans le sol avec un bâton, il touille, retourne, chipote... Puis, il sort un morceau de roche volcanique et le porte à l'oreille, nous le donne, on se brûle, et on le porte également à l'oreille. La roche crépite. Tetuk déterre quelques morceaux en se brûlant la plante des pieds mais nous régale avec tous ces cailloux qui chantent. On continue.
On descend dans des coulées de sable volcanique, on a des cailloux plein les chaussures mais on prend vraiment notre pied. Notre troisième volcan, après l'Etna (Sicile) et la Soufrière (Guadeloupe), chacun différent, mais celui-ci nous a sans doute offert les plus belles vues.

Déjeuner royal


Le tour des cratères et le retour au point de départ dure environ trois heures. On passe entre des paysages désolés, lunaires et des coulées de lave pour finir sur des plantations de tomates et de choux à même la roche volcanique. Cette fois, la randonnée est terminée, il est 9h00, elle aura duré 5 heures. On rentre à Ubud, fatigués mais ravis et après une heure et demie de voiture crapahutant sur les bosses et dans les nids de poule, on arrive à l'hôtel royal juste à temps pour déjeuner de nouilles délicieuses, porridge de riz, saucisses, pommes de terre à la pelure, couques aux raisins, crêpes fourrées à la banane, fruits...

Farniente


On décide de se reposer et de passer un bon bout de temps à la piscine, au soleil, avec les lézards, écureuils, papillons et un serpent à tête jaune. Un membre du personnel vient me faire la causette et finement essaie de m'entraîner dans une visite d'un de ses "amis" peintres qui me ferait exceptionnellement des "special price" pour un tableau traditionnel: 15 000 000 de rupiahs. Finalement, je lui apprends que c'est mon "birthday" et il me propose une bouteille de champagne au prix exceptionnel, rien que pour moi, de 250 000 rupiahs au lieu de 900 000, tarif officiel de l'hôtel. OK, j'accepte, ça se passe en catimini, il a sans doute chipé la bouteille en réserve et empoche les billets. C'est une affaire pour moi, tant mieux mais aujourd'hui, on a découvert des balinais filous qui cherchent à obtenir l'argent des touristes et on n'aime pas ça.

Le Miro's


Ce soir, on mange dans un restaurant que nous a chaudement recommandé Nathalie et on n'est pas déçus. L'endroit s'appelle "Le Miro's" et on y est gentiment accueillis par deux charmantes dames, on choisit une table sous un arbre vénérable. On décide de prendre une bouteille de vin rouge, il est délicieusement fruité. La suite est excellente. Chez nous, ce restaurant ne serait pas loin d'être étoilé tant les saveurs sont finement et subtilement présentes dans chaque mets. Après notre entrée, qui n'était somme toute pas nécessaire, on a opté pour un plat qui propose la plupart des spécialités balinaises. Un véritable feu d'artifice de goûts.
Des anniversaires comme ça, j'en commande pour trente années successives.

Ubud (Bali)

11 Juillet 2010

Entre marchandage et offrandes

L'hôtel Tjampuhan


L'établissement classique Tjampuhan & Spa, construit au niveau du lieu de rencontre de deux rivières, est mythique depuis 1928, année de sa construction pour les hôtes du Prince d’Ubud. Premier hôtel de la colonie d'artistes d'Ubud, cette maison d'hôtes a eu le plaisir d'accueillir des célébrités et des peintres étrangers. Combinant des bungalows de style traditionnel à un établissement de soin thermal, toute la propriété rend hommage au patrimoine artistique d'Ubud et à l'esprit de l'hospitalité balinaise. On est littéralement plongés au cœur d’une vallée où, il y a plusieurs siècles, Rçi Markandya trouva l’inspiration pour achever le « Mother Temple » de Besakih. L’hôtel est situé sur les berges des eaux sacrées de la rivière Tjampuhan.

Ubud, galeries d'art, marché et négociations


Première visite d'Ubud. C'est pas difficile, il n'y a quasiment qu'une rue mais elle est longue. D'abord échanger nos dollars. Yes mister president. Puis un petit tour dans le marché. Ké bazar. On entre dans un véritable zouk. Nathalie nous a dit que les bonnes affaires se fond au fond à gauche, on y va, et on arrive dans une cour pour s'apercevoir qu'il y a encore plus au fond à gauche. On descend dans une sorte de parking souterrain rempli d'échoppes. Les odeurs sont fortes, bonnes, mauvaises, enivrantes au gré des étals. On vend des fruits, des légumes, en plein milieu un warang propose des morceaux de viandes que je ne donnerais sans doute pas à mes chats, plus loin des épices, des pâtisseries, de l'encens, de la viande. une vieille vend ses poissons étalés sur les marches d'un escalier de béton, une autre coupe dans un cochon bien entamé. On achète des pâtisseries. On découvrira plus tard que certaines sont dédiées aux offrandes et ne sont pas mangeables, on les a offertes dans le temple. Et on négocie l'achat d'encens. Alors, trois sacs d'environ 200 bâtons. Premier prix proposé par la vendeuse, 900 000 rupiahs (Calcule hein, on t'a déjà dit qu'il faut diviser par 11000). On dit non et elle dit "Donne un prix" Et voilà, c'est le jeu. Tout, ici se négocie, même quand le prix est indiqué. On divise par 5, parfois 10 et selon l'humeur du marchand, l'heure du jour ou le nombre de Geckos qui courent sur le mur, le prix est accepté ou pas. Finalement, après une bonne négociation, on les a pour 50 000 rupiahs. Oui, oui, 600 bâtons d'encens. On en fera des petits paquets cadeau pour les amis, c'est promis. On veut aussi un sarong. C'est obligatoire pour entrer dans les temples. Ils sont très beaux. En batik, certains cousus de fils d'or. Là aussi on négocie, on achète. Puis, ce sont les peintures, les masques, les marionnettes, les statues... on tente le coup mais sans plus. Les prix sont plus élevés et on a encore 6 jours devant nous. 6 heures à ce petit jeu, c'est épuisant. On en a assez, on boit une bière et un jus dans un bar puis on franchit le pont suspendu et on rentre à l'hôtel.

Le palais royal


Situé dans le centre d'Ubud sur la route principale, en face du marché et du centre d'informations touristiques, le Puri Saren Agung est également connu sous le nom de palais d'Ubud. Ubud a été "une ville royale" pendant plus de cent ans. Ses princes, qui portent le titre "Tjokorda" ou "Agung" vivent toujours dans des palais traditionnels, appelés "Puris". Malheureusement, on ne peut accéder qu'à deux cours. Déjà, les portes et sculptures sont très fouillées. On tend le cou pour voir par dessus les murs les autres cours. On découvre un fouillis de pavillon entourés de plantes et d'arbres. On revient dans la première cour et on décide de goûter nos pâtisseries. Mis à part une sorte de gâteau au miel comme on peut en trouver dans les restos chinois, ce n'est pas terrible. On en choisira d'autres plus tard.

Le Pura Dalem


On a acheté des places pour un spectacle de danses balinaises qui se tiendra au Pura Dalem, alors, on y va pour prendre connaissance du lieu et finalement, on en profite pour visiter le temple. On met tant bien que mal nos sarongs. Loin d'être le plus intéressant de tous, il possède tout de même une magnifique porte et des sculptures remarquables. La cour sacrée est ouverte mais je me garde bien d'y entrer par respect.

Plouf!!!


Après une longue journée de marche et de marchandages, on regagne l'hôtel et notre chambre pour immédiatement en ressortir et faire un bon plongeon dans la piscine. Cette piscine est en pleine nature. 30 mètres en contrebas coule la rivière sacrée. On se baigne en observant les écureuils qui courent le long des branches. L'eau est un peu froide ou alors nous sommes très chauds.
On entend parler français, on engage la conversation. Un couple de calédoniens. Pour information, la Calédonie est un territoire français d'outre-mer avec son propre gouvernement qui a encore le franc comme monnaie. En 2018, elle sera peut-être indépendante mais elle restera située entre l'Australie et la Polynésie française. Surprise quand on leur apprend que nous sommes mouscronnois. Ils y ont habité 1 an, elle a travaillé dans un bureau de douane à Tourcoing, lui dans une usine à Courtrai et leur fils, Steve Brésil (C'est son nom, il est éliminé), a suivi une année de cours au... Sacré-Cœur, l'école où nous enseignons. Comme le monde est petit. On veut oublier l'école et elle revient au galop.

Munduk vers Ubud (Bali)

10 Juillet 2010

Le mont batur sur la route d'Ubud

Changement de direction et changement de décor. Aujourd'hui est jour de transhumance, on quitte Munduk pour Ubud. Afin d'agrémenter le transfert, on décide de passer par le mont Batur un peu plus à l'est. Nous avons rendez-vous à 10h00 avec notre nouveau guide, ce sera soit Wayan soit Nathalie et c'est... Nathalie, française et mariée depuis dix ans à un peintre balinais. Elle vit à Ubud et se sent super bien à Bali où elle tient une guesthouse. On embarque et le contact se noue immédiatement.

Le Mont Batur


Avec ses 1717 m, le mont Batur est le deuxième volcan le plus haut de Bali. Il se caractérise par une crête brisée et une activité encore très bouillonnante. La dernière éruption a avoir causé beaucoup de dégats remonte à 1926. Elle a détruit entièrement le village Batur situé à la base de la montagne. Auparavant, les villageois reconstruisaient systématiquement leur village au même endroit. En 1926, l'état intervint pour obliger le déplacement des habitations et c'est ainsi qu'avant d'arriver au volcan, on traverse une sorte de village fantôme.
L'imposante coulée de lave noire solidifiée qui s'étale sur des kilomètres au pied du géant cracheur de feu est là pour nous rappeler que le sous-sol de l'île des dieux n'a pas encore dit son dernier mot.
Le volcan fait l'objet d'un importante vénération de la part des balinais car il est à l'origine d'un dense réseau de cours d'eau dans l'est de l'île.
Devant la beauté de l'endroit, nous décidons au pied levé de modifier notre programme et de faire la randonnée des crêtes. C'est une ballade de deux heures en face du volcan sur la crête que l'explosion du premier volcan a laissée. Elle limite à l'est le lac Batur qui atteint à certains endroits des profondeurs supérieures à 1000 mètres.
Notre guide nous emmène immédiatement dans un chemin en pente raide sur des rochers. On n'a même pas le temps de se roder et entre deux respirations, on se retourne pour avoir le souffle complètement coupé cette fois. A chaque virage le spectacle est plus intense. Pas de rizière ici mais des cultures qui profitent de la fertilité de la lave: tomates, échalotes, choux, ... un immense potager enserré entre les pans du volcan et les légères vagues du lac. Dans le lac, des piscicultures.
Arrivés sur la crête, s'offre à nous un tout autre paysage. Une immense plaine s'étend jusqu'à la mer. Nous arrivons dans un village traditionnel où les gens sont moins habitués à voir des touristes et un peu plus distants. Après avoir admiré les vues de différents points de vue, on redescend en passant par la grotte des chauves-souris. Derrière deux bosquets d'immenses bambous niche une colonie de milliers de gros mammifères ailés. Bien que le soleil soit encore à son apogée, l'activité est intense. Les animaux grouillent, se serrent, se poussent, se piétinent et finissent par se décrocher pour tenter de trouver une meilleure place ailleurs.
Derrière nous, un autre village traditionnel et cette fois, des gens un peu plus chaleureux avec qui on engage la conversation en anglais. Puis on retourne vers le village où la fête bat son plein. D'après le guide balinais du trekking, c'est la fête du changement de lune et d'après Nathalie, c'est l'anniversaire du temple. Dans une maison, on se prépare à une cérémonie, un mariage peut-être.
Nous mangeons cette fois dans un restaurant sur les conseils de notre guide. Au menu poisson grillé, sauce au citron vert, légumes et machin blanc gluant. Le tout arrosé d'un jus d'avocat. Le prix est toujours très bas. On en profite pour mettre au point l'ascension du volcan que l'on fera le jour de mon anniversaire.

Ubud


Ensuite, départ pour Ubud. Après avoir quitté la région montagneuse, on suit une route en ligne droite durant 15 km avec de part et d'autre des magasins de bois sculpté. Peu de sculptures traditionnelles finalement mais beaucoup de chats, girafes, masques africains, indiens d'Amérique et même des Pinocchio.
Ubud et sa région occupent le cœur de Bali, entre la côte sud et les volcans centraux de l'île. Traversé par de nombreuses rivières descendant des montagnes, le terrain s'est raviné en de profonds canyons envahis par une exubérante végétation emmêlée de lianes. Cette région est animée d'une riche tradition artistique allant de la danse à la musique en passant par les marionnettes, la peinture et la sculpture.
Arrivé au centre d'Ubud, pluie battante. Il semble qu'ici aussi le temps est déréglé et depuis trois ans, au lieu d'une saison sèche, Ubud bénéficie d'une saison de pluie toute l'année. Nathalie nous indique la banque, le bureau de change, le marché où il faut aller au fond à gauche pour faire des affaires, le début de la promenade des crêtes, le palais royal, le centre d'information, la forêt des singes, les bons restaurants, ... Finalement nous arrivons à notre hôtel, le Tjampuhan. Il est situé dans Ubud et est le premier à avoir été construit. Il a été fondé par la famille royale. En effet, nous goûtons immédiatement la différence avec les hôtels précédents. Réception avec serviette parfumée, cocktail de bienvenue. La chambre est très grande et confortable. La décoration majestueuse.

Autour de Munduk (Bali)

09 Juillet 2010

Entre plantations et champs

Munduk, située dans une région de Bali chargée d'histoire, considérée comme le berceau de la culture balinaise. Les anciens colons hollandais aimaient y séjourner en villégiature, depuis l'ancienne capitale coloniale de Singaraja.
On fait une agréable balade de découverte de la beauté de la nature environnante. Les alentours de Munduk forment en effet un tableau pittoresque avec des plantations de cacaoyers, caféiers, bananiers, avocatiers, girofliers, des noix de muscade, de la vanille, du manioc, du riz, des fruits du serpent, le jack, les ananas et des clous de girofle à proximité de forêts et de cascades.
L'après-midi, on découvre le village où tous les habitants nous accueillent d'un chaleureux "hello". Des senteurs suaves nous entourent. De chaque côté de la route sèchent clous de girofles et grains de café. De nombreuses échoppes proposent fruits, légumes, paniers... Des warungs divers (et à la propreté parfois toute relative) dégagent des odeurs de viande grillées. Le petit marché traditionnel, caché derrière quelques façades est sombre et assez mal odorant. On y achète quand même des espèces de galettes de riz colorées en rose et des gâteaux de riz gluant saupoudrés de noix de coco râpée au goût savoureux. Plus loin, quelques femmes assises devant des paniers bas trient les clous de girofle secs. On propose à une dame de lui acheter 20 de ses bâtons de vanille et elle nous les vend pour un prix dérisoire. Bien moins cher que sur le marché il y a quelques jours. On s'arrête dans un warung pour manger et c'est aussi un salon de coiffure. On prend comme à l'habitude un peu de tout, du porc, des légumes mais aussi des crevettes grillées cette fois. Un peu moins appétissant que les autres jours.
On termine la visite par un tour à l'arrière du village, dans les rizières de riz traditionnel. Les hommes ont fauché les tiges et les femmes et jeunes filles les assemblent en petites gerbes qu'elles rassemblent en murets. Comme d'habitude, nos appareils photos font sensation. Elles adorent ça et nous font de magnifiques sourires. On lance le mot "Star" et elles ne se tiennent plus et gloussent de plus belle.
Il est temps de rentrer car au loin, des nuages menaçants s'amoncellent. Sur le chemin, on croise encore une petite famille qui fait sa toilette dans le petit cours d'eau jouxtant la maison et à 50 mètres de notre grenier, le ciel s'ouvre déversant une pluie tropicale: de grosses gouttes serrées nous mouillent rapidement. On se réfugie vite sur notre banc de repos, à l'abri et on profite de l'air frais apporté par l'ondée.
Au bout de 10 minutes, la pluie a cessé. Les montagnes sont invisibles, recouvertes de brume et de vapeurs qui s'élèvent de la forêt. Une heure plus tard, le soleil se couche sur une montagne à nouveau sereine. Nous mangeons les petites bananes et l'ananas achetés tout à l'heure arrosés d'une bonne bière que nous avons découverte dans le frigo. A quelques mètres, un orchestre traditionnel joue. La flûte aigue et chevrotante accompagne les bambous frappés, le clapotis de la rivière, les champs des oiseaux et les cris des geckos. La nuit est tombée, quelques lucioles clignotent autour de nous. Dernière nuit à Munduk.
PS: pour notre petite fille chérie: l'araignée jaune et noir mesure environ 15 centimètres d'un bout de patte à l'autre. On l'a mise dans une boîte et on en prend bien soin pour te l'offrir à notre retour. On sait que tu aimes et que ça te fera grand plaisir.

Singaraja ancienne capitale (Bali)

08 Juillet 2010

A la recherche des hollandais

Lovina est composé de plusieurs petits villages à la côte nord de Bali. Sa position centrale et son charme tropical en font le point de départ idéal pour découvrir le reste de l’île. La plage de Lovina qui est très large et en dehors des grandes foules, est considérée comme l’une des plus belles de l’île. La mer est très calme de ce côté et le sable d'origine volcanique est noir. Kalibukbuk est connu pour sa diversité de restaurants, de bars et de clubs. C'est à cet endroit que nous nous promenons le long de la plage. Les bateaux traditionnels portent des noms européanisés pour attirer le touriste curieux de découvrir les dauphins. En attendant le client, les hommes jouent aux dominos, assis sur la plage, entourés d'enfants. Une punition originale est infligée au perdant, il se voit obligé de suspendre à son oreille une pile au bout d'une ficelle. Ce sont des javanais musulmans. Ketut ne les porte pas vraiment dans son cœur et relève que contrairement aux balinais qui sont toujours au travail, les musulmans se reposent en attendant le travail. La plage est bordée de maisons très pauvres au toit en tôles ondulées. En fait, les parcelles de terrain sont louées et les javanais y construisent une maison. Au bout d'un an, le terrain peut être repris et la maison démolie.
Nous assistons à une nouvelle cérémonie de purification d'un malade. Ketut a surpris des conversations et il semble que la personne se soit rendue dans un hôpital mais que sa maladie dure depuis un certain temps et que la guérison se fait attendre. Les offrandes sont "offertes" à la mer puis, leur essence est renvoyée vers le malade qui a vraiment l'air mal en point.

Singaraja: maisons coloniales


Avec ses deux universités, Singaraja, chef-lieu du district de Buleleng, est le centre intellectuel du nord. Ses larges avenues et bâtiments coloniales nous rappellent la richesse de cette ville qui était la capitale et le port le plus important de Bali du temps de l’occupation néerlandaise. En se baladant dans les ruelles, on a peine à imaginer que cette bourgade fut la capitale administrative et commerciale de l’île durant la période coloniale. On y trouve quelques maisons datant de l’époque hollandaise, qui diffèrent du traditionnel habitat communautaire balinais, mais, elles sont dans un triste état. La ville est également peuplée de musulman. On y trouve d'ailleurs plusieurs mosquées où les prières de l'imam diffusées par haut-parleurs dénotent complètement.

Gong à Sawan


Sawan, fameux pour ses fabriques d'instruments de musique traditionnels notamment de gongs et de Gamelans. Les gamelans sont des sortes de xylophones, composés d'une dizaine de notes, dont la gamme est différente de la gamme occidentale. L'instrument produit un son clair et vibrant, donnant à toute cérémonie, une impression de chaleur et de divin.
L'atelier où l'on fabrique les instruments est un véritable laboratoire alchimique, en son sens premier, la transmutation de la matière brute en matière noble. Au milieu, le feu sacré, là où est d'abord fondu le bronze dans des pots en terre. Ces derniers sont fabriqués sur place et ne peuvent être utilisés que pour une seule fusion. Le bronze, une fois fondu, est coulé dans un moule. Puis il subit une deuxième fois l'épreuve du feu, pour être sculpté à coups de marteau et d'enclume, jusqu'à avoir la forme pour une résonnance et un son parfaits. Ensuite, la note de bronze est poncée et polie afin d'obtenir la tonalité exacte. De la matière brute qu'est la limaille de plomb, l'opération alchimique de cette forge en fait une note divine qui résonnera pour communiquer avec les dieux.

Pura Maduwe à Kubutambahan


Non loin du chef-lieu, à Sangsit, Kubutambahan et Jagaraga, se trouvent des temples insolites, qui n’auraient sans doute rien de bien différent des autres édifices religieux de l’île s’ils n’étaient décorés de bas-reliefs pour le moins surprenants, qui leur valent d’être qualifiés de “temples baroques”. C’est ainsi qu'au Pura Meduwe Karang de Kubutambahan on découvre, gravé dans la pierre, un homme à vélo.
Le Temple Dalem Jagaraga appartient à "Pura Kahyangan Tiga" (trois principaux temples de village). Comme les autres "Pura Dalem" à Bali, conformément à sa fonction, il représente le temple de la mort.Le temple "Dalem Jagaraga" est également situé à proximité du cimetière du village; l'un d'entre eux "Betara Duga" est dédié à la sculpture. Il y a aussi des reliques montrant les mythes balinais, tels que Rangda, la vieille sorcière.

Babi Guling: tout est bon dans le cochon


Fidèles à nos bonnes habitudes, on s'arrête dans un warung et cette fois, c'est le babi (cochon) qui est à l'honneur. On prend de tout sauf la peau grillée. On a donc une petite soupe avec le fruit du "jack" et du sang cuit, du lard grillé, un mélange de légumes coupés fins et de sang cru, des beignets de peau, des morceaux coupés très fins, des légumes et évidemment, du zir. Le tout arrosé d'une délicieuse boisson à base de gingembre. Tout cela est délicieux. La cuisinière est très étonnée de nous voir et n'a de cesse de nous dévisager en riant. Très sympa.

Pura Beji à Sangsit


Ce petit village à quelques kilomètres au nord-est de Singaraja est célèbre pour le temple de Pura Beji, consacré à Dewi Çri, déesse des rizières. Typique de l'architecture du nord, il nous a surpris par l'exubérance baroque des sculptures. On a vraiment goûté la magie des lieux, embaumés par les frangipaniers. Curieusement, à côté de toutes les sculptures représentant des personnages mythologiques balinais, on retrouve deux petites statues de hollandais à moustaches jouant de la guitare et de la viole. On rencontre d'ailleurs deux jeunes hollandais persuadés que les Pays-Bas battrons l'Espagne en finale de la coupe du monde. On croit rêver.
Lors de notre visite, on a l'occasion de découvrir la sculpture du bois. Les outils sont rudimentaires mais les calculs et tracés sont d'une extrême précision.

Pura Yeh Ketipat


On termine la journée par ce petit temple en construction depuis une cinquantaine d'années qui n'a vraiment rien d'insolite si ce n'est qu'il n'est pas terminé. Les temples sont construits peu à peu selon le temps et l'argent offert par les villageois. Ce temple n'était pas prévu mais le moteur de notre véhicule chauffant un peu trop, il était grand temps de faire une pause.
Retour à Munduk. Samedi, pas de guide, on découvre les alentours de Munduk et dimanche c'est un autre guide qui nous conduit à Ubud. On a prévu de continuer les visites avec Ketut les 16, 17 et 18 juillet mais il nous apprend que ce ne sera peut-être pas lui car cela dépend de la volonté de son patron. Alors, on les salue lui et le chauffeur bien chaleureusement car nous avons vraiment eu l'occasion de sympathiser.

Pulakai et Gilimanuk - trekking (Bali)

07 Juillet 2010

Là où personne ne va

Un sixième des balinais vit dans le nord, vaste région centrée sur Singaraja, l'ancienne capitale. Peu de touristes s'y rendent et pourtant, autrefois, c'était la porte d'entrée de Bali et les hollandais, premiers visiteurs de l'île des dieux sont arrivés dans le port de Singarawa à bord de bateaux à vapeur. Le trajet est un enchantement, entre paysages montagneux luxuriants et petits hameaux de maisons traditionnelles qui n'ont pas changé depuis des décennies et une multitude de sites religieux fort pratiqués par la population.

Pura Pulaki


Ce temple important commémore l'arrivée, au 16ième siècle, à Bali, du prêtre javanais Nirartha. Le temple a été construit sur un rocher entouré de jungle. Les singes y sont sacrés et considérés comme les gardiens. C'est un lieu très important et les balinais qui passent devant le temple s'arrêtent pour faire offrande et être bénis. On a eu l'honneur de participer à une cérémonie de purification pour un malade. C'est très courant. Les balinais se soignent de deux façons, soit la méthode "normale": docteur, hôpital... soit la méthode traditionnelle: chez un guérisseur et au temple.
Un peu plus loin, on visite un second temple qui surplombe la mer. La mer de ce côté de l'île est très calme, il y a peu de vagues tandis qu'au sud, les vagues sont énormes et fort prisées des surfeurs. Ce temple-ci est très beau. C'est le Pura Pabean. La dernière partie est impressionnante avec l'aigle qui transporte le dieu. Dans les temples, on retrouve les statues de monstres et de dieux qui se combattent. Les dragons gardent l'entrée. Si une sculpture représente une tortue et un dragon la tenant fort serrée c'est pour éviter les tremblements de terre.
J'ai fait un très gros malaise dans ce temple. Mal de dos, tournioles, déséquilibre. On a dû me coucher sur le sol. Le prêtre du temple a immédiatement proposé de me bénir... et ça m'a fait le plus grand bien. En deux temps trois mouvements, j'étais sur pied prêt à repartir. La bénédiction ressemble en partie à ce qu'on fait chez nous. Il m'a aspergé d'eau bénite sur la tête, trois fois, puis j'ai dû en porter trois fois à la bouche, ensuite, il m'a carrément noyé dans l'eau puis m'a mis des fleurs derrière les oreilles et des grains de riz sur le front. Comme l'eau bénite est remplie de nombreuses fleurs odorantes, j'avais l'air d'un bouquet. Eviter de les enlever car c'est sacré. L'essentiel, c'est que je sois guéri. Depuis, je ne ressens plus rien.
Les personnes qui ont participé à la cérémonie dans le temple se reposent sur le bord de la route et en profitent pour manger. La nourriture est déposée dans des feuilles de bananier qui servent d'assiette et bien sûr, on mange avec les doigts. Quand on a le truc, c'est assez agréable. Il faut prendre la viande, les épices, les légumes et les déposer dans le riz. On mélange un peu et on mange avec tous les doigts de la main droite.

La porte de Bali


Sur le bord de la route qui mène de l'ancienne capitale à l'ouest, il n'y a pas beaucoup de Warangs. Comme en plus celui où on souhaitait manger ne servait pas en raison de la cérémonie du temple, on est allés jusqu'à l'extrémité ouest de l'île, Gilimanuk. Les javanais qui viennent chercher du travail à Bali traversent la mer et arrivent dans ce port. C'est considéré comme la porte de Bali et symbolisé par une immense voûte à quatre jambes surmontée d'une tourelle. Chaque jambe est constituée d'un dragon et de sa queue. Vraiment impressionnant.
Dans le Warung, nous avons mangé du bebec goreng. C'est tout simplement du canard frit. La cuisinière prend le canard qui a déjà été cuit avec des légumes et des épices et le plonge dans une friture d'huile de palme. Le canard est servi avec du ... (mot en trois lettres, accompagne généralement les repas asiatiques), des épices composées d'oignons, de gingembre et de piments finement coupés et mélangés et des liserons d'eau. Tituk et Putra préfèrent manger le bebec non goreng car il est plus pimenté. J'ai goûté... ils sont un peu fous.
Un des nombreux aspects qui font de Bali un endroit sensationnel à visiter est la disponibilité de la nourriture bon marché et savoureuse. Le type le plus commun d'établissement dans Bali est le warung, sorte de petites entreprises locales de type café qui servent l'alimentation traditionnelle locale, mais se sont adaptés pour accueillir les étrangers. Les Padang, également appelé Makan Rumah (maison de manger), fonctionnent souvent 24 heures par jour. On est servis dans une assiette de Putih nasi (riz blanc) et ensuite, on choisit parmi les pyramides de nourriture dans la vitrine. Comme c'est souvent le cas, les légumes simples sont gratuits, les aliments de valeur étant le poisson, la viande, le tofu et les gâteaux de pommes de terre. Une assiette de nourriture revient à 10.000 rp soit 0,90€.
Un type de warung fort apprécié des Indonésiens est le ayam Bakar Bakar ikan. Ils offrent poulet et poisson grillés, dans des endroits relativement confortables mais qui encouragent le contact avec les locaux. La commande est très simple, on a un choix de grillades de poulet frit ou de poisson (grillé est préférable, car il est arrosé de sauce savoureuse brun foncé et ça retire un peu le goût des épices). On peut ajouter une plaque de tofu, de Tempe et de l'aubergine. La nourriture est complétée par le Putih nasi (riz blanc cuit à la vapeur) et du chou lalapan(des haricots verts et des tranches de concombre à la menthe). On compte entre 15000 et 25.000 rp pour 1 morceau de poulet, riz, légumes, et la boisson.
En retournant vers le lieu de trekking, nous nous sommes arrêtés pour visiter une maison traditionnelle comme il y en a des centaines cachées de part et d'autre de la route dans la végétation. On a l'impression d'avoir fait un bond de 1000 ans dans le passé. Dans cette région, les gens sont plus pauvres et n'ont pas les moyens de construire une maison en briques ou en béton. Ce sont encore les traditionnelles maisons en bambou tressé. Ils élèvent quelques poules, des cochons... En tout cas, ils sont toujours très souriants et accueillants. Deux enfants avec les tiges de bananiers ont un peu peur. Ils n'ont pas l'habitude de voir des touristes blancs (et oui, encore malgré le soleil) et qui s'arrêtent encore moins.

Mangrove, jungle, temple


Si on veut se promener dans cette région de Bali, on doit être accompagnés d'un guide agent de l'administration car on est dans un parc protégé. De plus, il est très facile de se perdre dans la forêt tant la végétation est dense et changeante.
Notre trekking commence au bord de la mer où on découvre les crabes terrestres qui creusent des trous jusqu'à 2 mètres de profondeur pour trouver l'eau. Ensuite, on entre dans la mangrove où quelques varans se cachent. Les petits crabes de mer se nourrissent à l'aide de leur grosse pince. Un arbre dont la graine est arrivée de Tahiti par la mer forme d'immenses baignoires avec ses racines. Dès qu'on s'approche de l'eau, la vue est à couper le souffle. La mer, la végétation, les montagnes, la lumière...
On traverse ensuite un hameau et la route pour descendre dans la jungle. Les geckos se font entendre ainsi que les cigales. Les lianes poussent partout et les ficus géants parasitent les arbres. Au bord de la rivière, on aperçoit, au sommet d'un acacia, de gros singes noirs. Ils sautent de branches en branches pour atteindre les feuilles de l'arbre dont ils se régalent. Derrière nous, passent des macaques un peu moins craintifs.
Finalement, après deux heures de marche, on découvre un escalier nous menant à la tombe de Roméo et Juliette. En tout cas deux personnages dont l'histoire est assez comparable. Ils étaient jeunes et beaux, amoureux et se sont mariés. Hélas, le roi local s'est épris de la jeune beauté et a ordonné l'assassinat du beau, ce qui fut fait. La belle l'apprenant par la bande se suicida. Je ne sais plus par quel tour de magie ils atteignirent le degré de divinité, toujours est-il qu'ils ont maintenant leur temple et qu'il est fréquenté par les jeunes qui veulent un beau mariage. Depuis l'escalier, la vue sur la montagne, par-dessus la jungle est exceptionnelle. Le tombeau, lui est protégé par un grillage car les singes risquent de l'abimer. Ce serait dommage car les décorations sont très jolies.
Chaque ville est précédée de sa porte. Elles sont toutes différentes. Celle-ci est construite en sable de mer mélangé avec du ciment. Les balinais dressent la porte avec le béton et tant qu'il est encore doux, ils sculptent. Pour un bas-relief de deux mètres sur 15 centimètres de haut, il faut compter deux jours de travail. Alors toute une porte avec ses dragons et ses ornements...
Encore une magnifique journée qui s'achève. Demain, ce sera un peu moins chargé. Heureusement, car, la nuit, on dort de mieux en mieux. Je ne sais pas pourquoi... Peut-être la fatigue.

Munduk (Bali)

06 Juillet 2010

Grenier traditionnel

Munduk, notre grenier traditionnel


Munduk est située dans le Kabupaten de Buleleng, au sud-ouest de Singaraja, le chef-lieu. C'est une résidence créée par des planteurs hollandais, et à ce titre le seul groupe significatif de constructions coloniales à Bali. Notre chambre est lovée dans un grenier traditionnel au milieu d'un jardin paradisiaque et à flanc de montagne. On ne peut pas dire que l'environnement est calme: clapotis de la petite rivière toute proche, grenouilles, grillons, geckos et autres drôles d'animaux nous font un concert très agréable mais quasi permanent. Nous restons à Munduk jusque dimanche.

Banjar et Gitgit (Bali)

06 Juillet 2010

Bain, spiritualité, cultures

En enfonçant le clou... de girofle


Dans la région des montagnes, le climat et l'irrigation permettent la culture de nombreuses plantes. On découvre ainsi, au gré du voyage, des cacaotiers, des caféiers, des bananiers, des cocotiers, des haricots, patates douces, vignes, ...

On peut vraiment parler de terre nourricière à Bali


Sur les photos de l'album, on peut voir la récolte des clous de girofles. Le giroflier est un arbre magnifique. Les personnes qui récoltent le clou de girofle sont souvent des immigrés javanais pauvres. La récolte est vendue par arbre et un arbre vaut 200 000 rupiahs(19€). Les hommes grimpent sur des longs bambous et récoltent directement dans l'arbre tandis que femmes et enfants ramassent tout ce qui tombe. Rien n'est perdu à tel point qu'on balaie le sol à la fin de l'opération.
Le clou est ensuite séché sur le bord de la route, souvent en compagnie de graines de cacao.

Les sources d'eau chaude de Banjar


Trois bassins d'eau chaude aménagés pour la relaxation, voilà ce que proposent les sources de Banjar issues des roches volcaniques de la montagne et que l'on appelle localement Air Panas. Dans un écrin de verdure, le bassin central offre un bon compromis pour nager à volonté dans ces eaux d'un vert clair opaque d'où se dégagent des vapeurs soufrées. A l'extrémité du bassin, de superbes têtes de lions sculptées font office de becs déverseurs sous lesquels il est bon de se placer. En haut du terrain, un petit bassin rectangulaire encore plus chaud permet juste de laisser deux personnes s'asseoir face à face pour se détendre sur les sièges de pierre taillés à même le bassin. Un troisième permet juste de se placer sous des filets d'eau tombant de si haut que l'impact de l'eau sur la peau se révèle être un véritable massage bienfaisant. Et bien, on en a bien profité. Au retour, vous verrez notre peau toute verte avec des écailles. ;)

Le monastère bouddhiste de Banjar


Perché au sommet d'une colline, le monastère bouddhiste de Banjar est impressionnant avec ses salles emplies de statues dorées, d'offrandes et d'encens. A la base, ce n'est pas un lieu touristique et il faut donc respecter quelques règles comme se couvrir les jambes et les épaules, avant de pénétrer dans l'enceinte. Ceci fait, il nous a été possible de déambuler tranquillement dans les jardins et les diverses salles dans lesquelles se pratiquent des séances de vipassana, une technique de méditation dépouillée, basée sur la respiration.

Les cascades de Gitgit


C'est vers 17h30 que l'on arrive aux célèbres cascades de Gitgit. Cette chute d’eau qui est avec ses 40 mètres la plus haute de Bali est assez impressionnante, surtout dans la saison des pluies, de janvier à mars. En juillet, c'est pas mal non plus hein, elle n'est pas à sec. Le long du sentier qui mène aux cascades, de nombreux marchands sont sencés proposer leurs marchandises de manière assez folklorique, mais comme il est déjà tard, non seulement on ne paie pas l'entrée (Comme partout, les fonctionnaires sont déjà en pause), mais en plus la plupart des échoppes sont closes (porte en métal bloquée par un simple gros caillou, ils ont confiance à Bali). La popularité de Gitgit a mené à la découverte d’autres chutes d’eau dans les environs que l'on visitera lors d'un trekking samedi matin.

Les lacs de Bunyan, Tamblingan et Bratan (Bali)

05 Juillet 2010

De Baturiti à Munduk: où notre guide redevient un guide

Aujourd'hui, on quitte Baturiti définitivement pour nous rendre à Munduk où on reste jusque dimanche. Sophie n'est pas au rendez-vous. Pas de panique, on attend. Dans le coin, là, il y a deux balinais qui nous regardent avec insistance... et si... Ben oui. Sophie n'a pas pu venir, il faut dire qu'elle a un bébé de 3 mois. Alors, c'est Ketut qui la remplace. Pas de problème. On lui explique rapidement ce qu'on veut faire et ça lui convient aussi. Alors en route. Ketut sera notre guide sur une grande partie du voyage. Un guide remarquable de gentillesse et de disponibilité. Son chauffeur, qui est de la caste des prêtres ne parle pas français mais est vraiment adorable. De plus, c'est un vrai puits de savoir au sujet de son pays.

Le marché traditionnel


Ketut nous propose de nous arrêter dans un marché traditionnel. Il est tôt encore, il n'y a quasi personne. Il faut savoir que faire ses emplettes dans Bali ne se résume pas à entrer dans un magasin, prendre un objet sur l'étagère, payer et sortir. Les achats sont tout un art. Dans chaque marché traditionnel ou magasin d'art à Bali, on fait ses emplettes en 'bargainant' (négociant). Cette manière traditionnelle fait du shopping à Bali un moment amusant, où on peut sentir la chaleur de la valeur humaine dans chaque transaction.
Evidemment, chaque maraîcher tente de nous vendre un truc et jamais cher. On sait bien qu'on a une bonne tête de touriste hein. "Thank you" par ci "Teri ma casi" (merci) par là etc. jusqu'à ce qu'une petite futée nous propose l'achat de 20 bâtons de vanille au prix merveilleux de 350 000 rupiahs. On bargaine en baragouinant un peu d'anglais, on arrête la transaction à 60 000 (5€) et on s'en va. C'est dans la poche, on a gagné et c'est un bon prix d'après le guide et un balinais qui essaie de nous caser des montres. Ils sont sans doute un peu de mèche mais ça nous semble correct. Plus loin, Ketut nous fait entrer dans une boutique de plantes et là, on se rend compte du merveilleux climat de l'île, les fleurs sont magnifiques et les plantes que l'on trouve chez nous sont, ici, beaucoup plus développées.

Trekking aux lacs de Bunyan et Tamblingan


Après avoir suivi une route qui serpente dans la montagne et passés à côté d'inévitables singes à la coupe en crête, on arrive à un point culminant qui surplombe les lacs de Bunyan et de Tamblingan. La vue est magnifique, les lacs, les montagnes, la végétation et la lumière... Un local nous guide dans la forêt tropicale. Les arbres sont énormes et la végétation est touffue. Le chemin est pentu et glissant. Au bout d'une heure de marche, on arrive au lac et son inévitable temple. En touriste respectueux (les quelques autres présents sur les lieux n'avaient pas le même respect), comme on n'a pas de sarong, on n'entre pas dans les espaces sacrés et c'est de l'extérieur que l'on découvre le temple qui est dédié aux forgerons. Il est assez récent.
C'est le moment de la pause mandarine proposée par notre guide local quand tout à coup, sorti de nulle part, apparaît un cortège de personnes en habits et portants offrandes sur la tête. C'est une cérémonie funéraire et ils se rendent dans un autre temple sur l'autre lac pour honorer les dieux.
Durant la fin du parcours, on découvre encore un temple en pleine végétation. Traînant toujours à l'arrière, je suis d'ailleurs le seul à le voir. La promenade se termine dans un champ de mandariniers.

Pura Ulun Danu Batur sur le lac Bratan


Le Lac Bratan est le deuxième plus grand lac de l´île de Bali. Il se trouve à plus de 1000m d´altitude, c'est un ancien cratère de volcan qui s´est rempli d´eau.
Autour du site sacré de Batur sont érigés quatre temples remarquables dont le plus majestueux est le Pura Ulun Danu Batur consacré à la déesse du lac, souveraine des eaux de Bali, qui s'allia à la divinité du Mont Agung pour rendre l'île fertile. Si le temple était à l'origine situé près du lac et de l'actuel Pura Jati, il fut détruit lors de l'éruption de 1926 et reconstruit plus loin pour lui éviter d'autres éventuels malheurs. A son ancienne place a été laissé un tout petit temple pour permettre tous les 10 ans de faire les offrandes nécessaires à la déesse du lac.
Avant d'entrer dans le temple, on a fait le tour des Warangs. Les Warangs sont des petits restaurants souvent tenus par des javanais (non pas le dessert mais l'habitant de Java. Ils n'ont pas de travail là-bas, alors, ils émigrent à Bali). Conseillé par Tekut, on en choisit un et on déguste un succulent plat composé de poulet et de légumes dans une sorte de soupe accompagnés de riz (évidemment) et d'un rafraîchissant jus de strawberries. 100 000 rupiahs à trois, faites le calcul.

Munduk


Le soir va tomber, il est grand temps de rejoindre notre hôtel à Munduk. Dans le village suivant, le temple est fêté. Chaque temple balinais est fêté tous les six mois. Les gens viennent de loin à mobylette, en camion mais aussi à pied, habillés en costume traditionnel et apportant des offrandes. On arrive juste à la fin de la cérémonie et c'est l'embouteillage.
Le chauffeur est inquiet, il n'a plus d'essence et partout où il s'est renseigné, les cuves sont à sec. A Bali, pour faire le plein, il y a deux solutions, soit on va à la pompe, soit, on s'arrête à une échoppe au bord de la route quand on voit des bouteilles remplies d'un liquide jaunâtre ou quand il est écrit "Bensin". Alors, on les a tous faits et ils étaient tous à sec. Heureusement, on a fini par arriver à l'hôtel où nous avons découvert notre grenier typique. En effet, le pavillon qui abrite notre chambre a la même architecture que le grenier des maisons balinaises.
Une petite promenade dans le domaine nous fait découvrir un magnifique jardin rempli de plantes plus belles et odorantes les unes que les autres comme le giroflier et le cacaotier. Quelques étangs et cascades ajoutent à ce lieu un sentiment de tranquillité et de calme. Du balcon de notre pavillon, on a une vue sur la montagne et les oiseaux, grenouilles et cigales nous font un concert de bienvenue. Même si la chambre est un peu moins confortable qu'à Baturiti, le cadre et l'originalité nous enchantent.

Sangeh - Tanah Lot - Taman Sayun (Bali)

04 Juillet 2010

Quand notre guide francophone est... une guide.

Jusqu'à présent, tout s'est déroulé parfaitement. Les hôtels sont réservés et nos premières visites merveilleuses.
Depuis trois mois, je suis en contact avec des guides balinais qui parlent français. Finalement, on en a gardé deux. Un pour la première semaine et un pour la seconde. Le premier, Tituk, voulait que je lui donne le nom de l'hôtel où nous logerions. Logique. Seul hic... Balicontact avec qui j'ai réservé les deux premiers hôtels ne nous donnerait le nom qu'à l'arrivée à Denpasar. Immédiatement, j'ai envoyé un mail à Tituk qui ne m'avait plus donné de nouvelles depuis trois semaines. Finalement, dimanche soir, un email nous prévient qu'il serait à l'hôtel lundi à 8h30. Et, à 8h30, pas de Tituk mais sa femme, Sophie. C'est pas plus mal. Dès les présentations faites, on lui explique ce qu'on veut faire et en avant, son chauffeur nous emmène.

La forêt des singes de Sangeh


Elle se trouve près du village de Sangeh, à environ 20 km au nord de Denpasar. Cette forêt luxuriante d’environ 6 hectares est pleine d’arbres géants, de muscadier, qui peuvent atteindre 40 mètres de hauteur. L’attraction principale, ce sont les nombreux singes balinais qui habitent dans les arbres ainsi qu’au temple, le Pura Bukit Sari, situé au milieu de la forêt. Un vrai régal ces singes. Ils sont très tolérants à l’égard des gens mais sont réputés pour voler la nourriture, les lunettes de soleil et tout autre objet scintillant. Alors, quand après dix secondes, nous en avions chacun un sur la tête, on en tirait une drôle... de tête. Mais ça va, dès qu'on a épuisé le stock de cacahuètes achetées pour ces drôles, ils ne s'intéressent plus du tout à nous. Ils se grattent, s'épouillent, se taquinent... Des singes quoi.
Un peu plus loin, on découvre des chauves souris géantes. Approchées à moins de 30 centimètres, elles restent dociles comme tout. Drôle de bête, très intrigantes.
Pour cette visite, nous devons être obligatoirement accompagnés par une dame qui nous a guidés mais elle n'est pas payée et finalement, elle nous a présenté sa boutique de vêtements. Un petit pourboire a été le bienvenu. Durant toute la visite, elle a été aux petits soins avec nous et surtout toujours très souriante.

Le marché de Tabanan


Un peu plus loin, on découvre avec Sophie le marché traditionnel de Tabanan . On ne l'aurait jamais trouvé. De tous petits couloirs cachés en front à rue entre deux magasins nous y mènent. Derrière, c'est un dédale de passages et d'échoppes où on trouve de tout. Légumes, tissus, paniers, bijoux, couteaux... C'est un vrai petit monde qui vit là. On y coud, découpe, tranche, tisse, décore... On nous fait goûter de tout avec le sourire. Il faut marchander même quand on n'achète que 100 grammes de légumes mais de toutes façons, les touristes paient plus cher.

Pura Tanah Lot


On reprend la voiture, le gardien des parkings, contre quelques rupiahs, bloque la circulation de mobylettes pour nous permettre de passer. On croyait avoir tout vu en matière de conduite en Egypte mais ici, les panneaux, les lignes sur le sol... ce n'est que de la décoration. Le seul truc qui fonctionne, c'est le klaxon.
On descend vers le sud et donc la mer et ça se sent. On arrive alors à Pura Tanah Lot. Ce temple demeure avec Besakih et Ulu Watu le temple le plus visité de Bali. La légende veut qu’il ait été édifié par Danghyang Nirartha, le grand prêtre de Java-Est qui aurait été saisi par la beauté du site. Il est vrai que la côte, avec ses rochers et ses vagues déchaînées, présentent un aspect sauvage qui met en valeur le magnifique temple de Tanah Lot.
Après la visite, Sophie nous emmène dans un restaurant où on goûte du poisson cuit dans la feuille de bananier et du poulet, le tout avec du riz balinais bien sûr. Et surtout, on boit à la paille le lait d'une énorme noix de coco. Ca c'est excellent.
Repus, on continue vers Mengwi et son temple.

Taman Sayun


Constamment enrichi et restauré depuis sa fondation au XVIIe siècle, le Taman Sayun est le temple de la famille royale de Mengwi. Entouré de larges douves peuplées de nénuphars, on y accède par un pont, puis il faut franchir une porte monumentale qui donne accès à un paisible jardin. Au fond du temple se trouve la deuxième enceinte et ses élégants mérus alignés. Le plus remarquable est celui dédié au Mont Agung avec ses 11 toits (le plus grand nombre possible, donc le plus saint). Les autres mérus sont dédiés au Mont Batur, à la déesse Sri (déesse du riz) ou aux dieux ancestraux du royaume Majapahit (qui colonisa Bali au XIVe siècle)... De nombreux pavillons, cérémoniels ou pratiques sont dispersés dans toute l'enceinte sacrée du temple. Le Taman Sayun est un lieu agréable à visiter, où le calme des éléments, les équilibres architecturaux et l'espace incitent à la méditation....
Voilà une bonne journée de passée. A l'hôtel, on a encore trouvé un peu d'énergie pour descendre une dernière fois jusqu'à la rizière. On y a rencontré aussi deux sympathiques Toulousains en lune de miel. Le soir, l'hôtel s'est rempli de japonais qui n'avaient rien de mieux à faire que de s'interpeller de balcons en balcons par de tonitruants "Hallo".
Il est temps de préparer nos bagages car demain, départ pour Munduk où un pavillon traditionnel nous attend.

Jatiluwih (Bali)

03 Juillet 2010

Une première visite très dépaysante.

Jatiluwih et Pura Luhur Batukau


Le premier jour, nous n'avions pas de guide réservé. L'hôtel nous a gentiment conseillé un chauffeur que nous avons dare dare appelé. il ne parlait pas du tout français alors nous avons baragouiné en anglais et il nous a conduit partout où nous avions programmé d'aller. Cette première journée de visite s'est avérée fantastiquement dépaysante.

Les rizières de Jatiluwih


Les authentiques et les plus fertiles rizières en terrasse de l'île. "Jatiluwih" veut dire "absolument merveilleux", une destination à privilégier à Bali. Les rizières en terrasses offrent des paysages remarquables et de magnifiques vues. Elles se déroulent du pied de la montagne jusqu'à la côte et sont encerclées par une fraîche atmosphère à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Une merveille du monde, de magnifiques points de vue et des habitants très simples et accueillants. Chacun s'évertuant à nous saluer d'un "Hello" prolongé par un merveilleux sourire. Nous sommes descendus dans la rizière et avons pris toutes les photos que l'on souhaitait. Les balinais adorent poser pour la photo.

Le temple Pura Luhur Batukau


Le Pura Luhur Batukaru est un des temples les plus sacrés de Bali. Sur les flancs de la montagne Batukau, au coeur d'une végétation luxuriante, ce temple dégage une simplicité qui pousse à la spiritualité. Il constitue l’un des six temples axiaux de Bali. Le sanctuaire le plus important avec son meru à sept étages est dédié à Mahadewa, le dieu du Batukau qui représente l’ouest. L’environnement est fabuleux. Le temple est sacré et donc, obligation de porter le sarau...
Tous les six mois environ, les balinais fêtent l'anniversaire de la construction du temple. Les balinais dépensent une très grande partie de leur temps et de leur argent à célébrer les dieux dans tous les temples. Comme il y en a à tous les coins de rue, il y a de fortes chances pour que l'on tombe sur une cérémonie.

La maison balinaise microcosme de l'univers hindo-balinais


Sur le retour, nous nous sommes arrêtés au village de Batiluwih et notre chauffeur nous a laissés vagabonder à notre gré. Apparemment le village est composé d'une route principale et de chaque côté de routes secondaires... c'est ce que nous croyions. En réalité, chacune de ces routes mène dans une maison. Nous nous sommes retrouvés plus d'une fois à l'intérieur d'une maison sans le savoir. La maison balinaise est un regroupement de pavillons aux fonctions bien définies et du temple familial regroupés entouré d'un mur d'enceinte en pierres ou en briques. A l'intérieur de l'enceinte, on trouve un temple domestique et un minimum de six pavillons (cuisine, grenier à riz, chambre, abri, pavillon cérémoniel, pavillon funéraire). La place des pavillons est déterminée et s'articule selon l'orientation Agung-mer, le temple se trouvant dans l'angle le plus pur, vers la montagne, tandis que la cuisine et ses impuretés se trouve à l'opposé vers la mer.
Retour à l'hôtel.

Baturiti (Bali)

02 Juillet 2010

Premier jour, le bon hôtel et... la première averse.

L’hôtel


Quand on a commencé à faire nos recherches sur Internet, il y a un hôtel qui nous avait frappés. Un hôtel qui surplombe une magnifique rizière, au pied de la montagne. On a cherché à y réserver une chambre mais malheureusement, c'était complet. On s'est alors rabattu sur un site qui proposait un hôtel à Baturiti. Le prix était vraiment très intéressant (trop peut-être) mais, nous étions bien dans l'hôtel surplombant la rizière.

Découverte


Après avoir pris possession de notre chambre et admiré le paysage, on se décide à descendre tout en bas, vers la rizière. Première ballade. Magnifique. Des fleurs, des oiseaux, des odeurs,... Et une vue imprenable (J'ai quand même essayé de la prendre en photo) Et puis, on se promène sur les bords des rizières, sur les petits chemins verts sur la photo, là, tu vois? On descend, c'est magnifique. On s'arrête au bord d'un petit étang et devant un petit temple et puis tout-à-coup, une averse. Décidément!! Et dire que c'est la saison sèche. Vite, vite, on s'abrite sous un bananier et on attend que la pluie cesse. Alors on remonte. Bon, si tu as regardé les photos avant de lire, tu as vu que ça monte très fort. Il y a beaucoup de marches. Et comme nous sommes très sportifs et bien, nous avons pris le funiculaire. Qui nous a amenés au niveau de la route.

Premier temple


Deuxième ballade, où on découvre notre environnement. La route. Elle est encombrée de voitures et de mobylettes qui roulent à gauche. Ca, c'est dépaysant. On se ballade en surplomb de l'hôtel et c'est franchement pas beau. Il y a un temple ouvert, on y va mais il semble à l'abandon. (Ne jamais dire ça à un balinais, les temples ne sont pas à l'abandon, ils sont juste laissés dans la nature et de toutes façons, ils sont au moins honorés par une cérémonie tous les 6 mois)

Il y a une caserne de militaires, un docteur, un hôpital, une banque (Non! pas BNP, ils ont trop à faire avec Fortis)... Ca c'est en montant. En descendant, il y a des warangs. Ce sont des petits (très très petits) restaurants où on mange pour moins d'un euro

Voyagez au hasard...