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Pulakai et Gilimanuk - trekking (Bali)

07 Juillet 2010

Là où personne ne va

Un sixième des balinais vit dans le nord, vaste région centrée sur Singaraja, l'ancienne capitale. Peu de touristes s'y rendent et pourtant, autrefois, c'était la porte d'entrée de Bali et les hollandais, premiers visiteurs de l'île des dieux sont arrivés dans le port de Singarawa à bord de bateaux à vapeur. Le trajet est un enchantement, entre paysages montagneux luxuriants et petits hameaux de maisons traditionnelles qui n'ont pas changé depuis des décennies et une multitude de sites religieux fort pratiqués par la population.

Pura Pulaki


Ce temple important commémore l'arrivée, au 16ième siècle, à Bali, du prêtre javanais Nirartha. Le temple a été construit sur un rocher entouré de jungle. Les singes y sont sacrés et considérés comme les gardiens. C'est un lieu très important et les balinais qui passent devant le temple s'arrêtent pour faire offrande et être bénis. On a eu l'honneur de participer à une cérémonie de purification pour un malade. C'est très courant. Les balinais se soignent de deux façons, soit la méthode "normale": docteur, hôpital... soit la méthode traditionnelle: chez un guérisseur et au temple.
Un peu plus loin, on visite un second temple qui surplombe la mer. La mer de ce côté de l'île est très calme, il y a peu de vagues tandis qu'au sud, les vagues sont énormes et fort prisées des surfeurs. Ce temple-ci est très beau. C'est le Pura Pabean. La dernière partie est impressionnante avec l'aigle qui transporte le dieu. Dans les temples, on retrouve les statues de monstres et de dieux qui se combattent. Les dragons gardent l'entrée. Si une sculpture représente une tortue et un dragon la tenant fort serrée c'est pour éviter les tremblements de terre.
J'ai fait un très gros malaise dans ce temple. Mal de dos, tournioles, déséquilibre. On a dû me coucher sur le sol. Le prêtre du temple a immédiatement proposé de me bénir... et ça m'a fait le plus grand bien. En deux temps trois mouvements, j'étais sur pied prêt à repartir. La bénédiction ressemble en partie à ce qu'on fait chez nous. Il m'a aspergé d'eau bénite sur la tête, trois fois, puis j'ai dû en porter trois fois à la bouche, ensuite, il m'a carrément noyé dans l'eau puis m'a mis des fleurs derrière les oreilles et des grains de riz sur le front. Comme l'eau bénite est remplie de nombreuses fleurs odorantes, j'avais l'air d'un bouquet. Eviter de les enlever car c'est sacré. L'essentiel, c'est que je sois guéri. Depuis, je ne ressens plus rien.
Les personnes qui ont participé à la cérémonie dans le temple se reposent sur le bord de la route et en profitent pour manger. La nourriture est déposée dans des feuilles de bananier qui servent d'assiette et bien sûr, on mange avec les doigts. Quand on a le truc, c'est assez agréable. Il faut prendre la viande, les épices, les légumes et les déposer dans le riz. On mélange un peu et on mange avec tous les doigts de la main droite.

La porte de Bali


Sur le bord de la route qui mène de l'ancienne capitale à l'ouest, il n'y a pas beaucoup de Warangs. Comme en plus celui où on souhaitait manger ne servait pas en raison de la cérémonie du temple, on est allés jusqu'à l'extrémité ouest de l'île, Gilimanuk. Les javanais qui viennent chercher du travail à Bali traversent la mer et arrivent dans ce port. C'est considéré comme la porte de Bali et symbolisé par une immense voûte à quatre jambes surmontée d'une tourelle. Chaque jambe est constituée d'un dragon et de sa queue. Vraiment impressionnant.
Dans le Warung, nous avons mangé du bebec goreng. C'est tout simplement du canard frit. La cuisinière prend le canard qui a déjà été cuit avec des légumes et des épices et le plonge dans une friture d'huile de palme. Le canard est servi avec du ... (mot en trois lettres, accompagne généralement les repas asiatiques), des épices composées d'oignons, de gingembre et de piments finement coupés et mélangés et des liserons d'eau. Tituk et Putra préfèrent manger le bebec non goreng car il est plus pimenté. J'ai goûté... ils sont un peu fous.
Un des nombreux aspects qui font de Bali un endroit sensationnel à visiter est la disponibilité de la nourriture bon marché et savoureuse. Le type le plus commun d'établissement dans Bali est le warung, sorte de petites entreprises locales de type café qui servent l'alimentation traditionnelle locale, mais se sont adaptés pour accueillir les étrangers. Les Padang, également appelé Makan Rumah (maison de manger), fonctionnent souvent 24 heures par jour. On est servis dans une assiette de Putih nasi (riz blanc) et ensuite, on choisit parmi les pyramides de nourriture dans la vitrine. Comme c'est souvent le cas, les légumes simples sont gratuits, les aliments de valeur étant le poisson, la viande, le tofu et les gâteaux de pommes de terre. Une assiette de nourriture revient à 10.000 rp soit 0,90€.
Un type de warung fort apprécié des Indonésiens est le ayam Bakar Bakar ikan. Ils offrent poulet et poisson grillés, dans des endroits relativement confortables mais qui encouragent le contact avec les locaux. La commande est très simple, on a un choix de grillades de poulet frit ou de poisson (grillé est préférable, car il est arrosé de sauce savoureuse brun foncé et ça retire un peu le goût des épices). On peut ajouter une plaque de tofu, de Tempe et de l'aubergine. La nourriture est complétée par le Putih nasi (riz blanc cuit à la vapeur) et du chou lalapan(des haricots verts et des tranches de concombre à la menthe). On compte entre 15000 et 25.000 rp pour 1 morceau de poulet, riz, légumes, et la boisson.
En retournant vers le lieu de trekking, nous nous sommes arrêtés pour visiter une maison traditionnelle comme il y en a des centaines cachées de part et d'autre de la route dans la végétation. On a l'impression d'avoir fait un bond de 1000 ans dans le passé. Dans cette région, les gens sont plus pauvres et n'ont pas les moyens de construire une maison en briques ou en béton. Ce sont encore les traditionnelles maisons en bambou tressé. Ils élèvent quelques poules, des cochons... En tout cas, ils sont toujours très souriants et accueillants. Deux enfants avec les tiges de bananiers ont un peu peur. Ils n'ont pas l'habitude de voir des touristes blancs (et oui, encore malgré le soleil) et qui s'arrêtent encore moins.

Mangrove, jungle, temple


Si on veut se promener dans cette région de Bali, on doit être accompagnés d'un guide agent de l'administration car on est dans un parc protégé. De plus, il est très facile de se perdre dans la forêt tant la végétation est dense et changeante.
Notre trekking commence au bord de la mer où on découvre les crabes terrestres qui creusent des trous jusqu'à 2 mètres de profondeur pour trouver l'eau. Ensuite, on entre dans la mangrove où quelques varans se cachent. Les petits crabes de mer se nourrissent à l'aide de leur grosse pince. Un arbre dont la graine est arrivée de Tahiti par la mer forme d'immenses baignoires avec ses racines. Dès qu'on s'approche de l'eau, la vue est à couper le souffle. La mer, la végétation, les montagnes, la lumière...
On traverse ensuite un hameau et la route pour descendre dans la jungle. Les geckos se font entendre ainsi que les cigales. Les lianes poussent partout et les ficus géants parasitent les arbres. Au bord de la rivière, on aperçoit, au sommet d'un acacia, de gros singes noirs. Ils sautent de branches en branches pour atteindre les feuilles de l'arbre dont ils se régalent. Derrière nous, passent des macaques un peu moins craintifs.
Finalement, après deux heures de marche, on découvre un escalier nous menant à la tombe de Roméo et Juliette. En tout cas deux personnages dont l'histoire est assez comparable. Ils étaient jeunes et beaux, amoureux et se sont mariés. Hélas, le roi local s'est épris de la jeune beauté et a ordonné l'assassinat du beau, ce qui fut fait. La belle l'apprenant par la bande se suicida. Je ne sais plus par quel tour de magie ils atteignirent le degré de divinité, toujours est-il qu'ils ont maintenant leur temple et qu'il est fréquenté par les jeunes qui veulent un beau mariage. Depuis l'escalier, la vue sur la montagne, par-dessus la jungle est exceptionnelle. Le tombeau, lui est protégé par un grillage car les singes risquent de l'abimer. Ce serait dommage car les décorations sont très jolies.
Chaque ville est précédée de sa porte. Elles sont toutes différentes. Celle-ci est construite en sable de mer mélangé avec du ciment. Les balinais dressent la porte avec le béton et tant qu'il est encore doux, ils sculptent. Pour un bas-relief de deux mètres sur 15 centimètres de haut, il faut compter deux jours de travail. Alors toute une porte avec ses dragons et ses ornements...
Encore une magnifique journée qui s'achève. Demain, ce sera un peu moins chargé. Heureusement, car, la nuit, on dort de mieux en mieux. Je ne sais pas pourquoi... Peut-être la fatigue.

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